On nous cache tout, on nous dit rien ! C'est en tout cas ce qu'il ressort de la mélancolique rétrospective organisée en images (et en musique, trois fois hélas !) par le diablotin écarlate : contrairement à ce que nous pensions tous, le roi Basil et Michael Kamen, dont rien ne nous avait préparé à entrapercevoir les visages dans la foule de leurs confrères, étaient toujours de ce monde il y a dix ans. Peut-être même le sont-ils toujours, rôdant en compagnie du King Elvis aux frontières brumeuses de la réalité...

Jolie sélection ! Bon, Conan The Destroyer (le film) fait office de chef-d’œuvre face à Supersonic Man ou L’humanoïde, même si on en soustrait le bénéfice d'un budget confortable. Mais au détour de quelques scènes, dont celle ou l’inénarrable Dagoth s’emmêle les pinceaux, il faut avouer qu'on n'est pas loin du "bis" ! Et si j'ai bien compris c'est là tout l'enjeu de cette sélection en cours : nous faire (re)découvrir, jusque dans les hoquets d'un cinoche à-priori respectable, de délectables errances filmiques - et leur musique.

Ami Dadid, tu as finement résumé la substantifique pensée qu'il m'avait fallu moult entortillements rhétoriques pour présenter à la sympathique roture d'UnderScores. Sois-en remercié bien bas.

Lee Van Cleef a écrit :On nous cache tout, on nous dit rien ! C'est en tout cas ce qu'il ressort de la mélancolique rétrospective organisée en images (et en musique, trois fois hélas !) par le diablotin écarlate : contrairement à ce que nous pensions tous, le roi Basil et Michael Kamen, dont rien ne nous avait préparé à entrapercevoir les visages dans la foule de leurs confrères, étaient toujours de ce monde il y a dix ans. Peut-être même le sont-ils toujours, rôdant en compagnie du King Elvis aux frontières brumeuses de la réalité...

D'une certaine façon, oui, Kamen et Poledouris étaient toujours avec nous. Ayant tous deux, sans le savoir, joué un rôle dans la création d'UnderScores, il n'était que justice de les intégrer à notre hommage.

Bon, après tout, pourquoi pas. Mais en ce cas, suprême diablotin, j'exige que tu revoies ta copie séance tenante afin d'y intégrer la souple queue-de-cheval de maître Jerry. Et qu'ça saute !

50% super-héros, 50% Village People, 100% dieux ! Dans ce péplum qui se pique aux hormones de croissance, personne n'y est allé de main morte : ni Alex Proyas, qui flingue ici une bonne fois pour toutes le statut de prodige conquérant qu'avait fait miroiter son début de carrière, ni les gars manifestement cocaïnés jusqu'aux yeux des SFX, ni les acteurs (Jerry Butler ressuscite avec force grincements de mâchoires ce bon vieux Leonidas), ni le Pastrami, ahanant en pleine séance d'haltérophilie. Si ça n'est pas le nirvana, nous ne devons plus en être tellement loin, gentlemen !

Notre ami Lee défouraille rageusement avec sa plume affutée et son katana poli comme jamais. Gare au tranchant redoutable de ces micro-critiques (maxi-notulaires, mine de rien) !
Bravo pour cet effort et bonne année à toi vieille branche de cerisier du Japon.

Ce moutard-là, parions que l'on ne voudra jamais de lui pour illustrer la nouvelle campagne publicitaire de Bébé Cadum. Pas avec une gueule de porte-bonheur pareille. Et mieux vaut éviter de parler de son épouvantable caractère, qui le pousse à planter goulûment ses crocs dans tout ce qui a la mauvaise idée de se pencher au-dessus de son berceau. Je veux bien croire que Bernard Herrmann, cette bonne vieille râleuse, était déjà aussi impossible à vivre durant sa tendre enfance.

Sam Lowry a écrit :Notre ami Lee défouraille rageusement avec sa plume affutée et son katana poli comme jamais. Gare au tranchant redoutable de ces micro-critiques (maxi-notulaires, mine de rien) !
Bravo pour cet effort et bonne année à toi vieille branche de cerisier du Japon.

Grand merci, vieux Sam. Avec Dadid se tenant juste de l'autre côté du trottoir, me voici flanqué de deux lecteurs plus qu'éminents.

Matt Damon est loin d'être le premier astronaute à s'offrir involontairement une virée martienne en solitaire, c'est comme le vieux Van Cleef vous le dit. Le coin s'avère un tantinet accidenté et les autochtones ne brillent pas par leur sens de l'hospitalité, mais à coeur vaillant et mains débrouillardes, rien d'impossible ! Un adage que fait d'ailleurs sien une musique de grande classe, sensible au charme délicieux que dégage cette habile transposition intergalactique du texte de Daniel Defoe.

Le péché est parmi nous ! Plus corrosif que l'alcool tourbeux vomi par l'alambic clandestin de l'oncle John, il pousse la jeunesse sans défense à une fornication impie et à une consommation effrénée d'herbe-qui-fait-voir-de-belles-couleurs. Dieu soit loué, Jason le rédempteur veille, sa détermination ridiculisant même une armée d'évangélistes congestionnés, sa machette dispensant les mots sacrés avec autant d'efficacité qu'une pile de Bibles. Pendant ce temps-là, Harry Manfredini, émi par un dévouement si pur, joue religieusement de l'orgue en laissant les larmes ruisseler sur ses joues.

Ceux qui aiment Rustichelli prendront ce rocambolesque train. Foi de Van Cleef, entre les tapes facétieuses que le compositeur donne dans le dos des hits du répertoire classique et l'accorte fantaisie qui déboule à tous les étages, ils n'y trouveront pas la moindre raison de laisser pendouiller ainsi qu'une tranche de foie de veau une lippe suspicieuse. Pour une fois, les pistoleros sinistres de Cincecittà, aussi expansifs qu'un autiste, sont priés de rester à la maison.

Foi de Lowry, je me délecte de tes textes, ami Katanesque ! (même si je déplore toujours l'absence - qui me fait ronchonner tout seul - de davantage de matière quant à la musique composée comme le choix des instruments, l'emploi d'un orchestre (ou pas) etc. Mais malgré cette réserve, c'est quand même du tout bon. Continue, Vamos Hombre ! )

Cette pomme de discorde-ci ne s'évanouira jamais entre nous, mon pauvre Sam. Toi, tu n'attends de mes efforts journaliers rien d'autre que des chroniques en bonne et due forme, la raie soigneusement tirée sur le côté et le doigt sur la couture, comme dirait Pierrot. Alors que de mon côté, cette seule perspective me fait bailler d'ennui... et aussi, un peu frémir : 60 critiques gavées de mots à fournir quotidiennement ! Le vieux Van Cleef est toujours ingambe, mais peut-être pas à ce point-là. Qu'importe, en fin de compte. Je suis content que tu me lises, espèce de chenapan.

"Saperlipopette, voilà-t-y pas que le vieux Lee nous balance sans crier gare du bon gros métal qui suinte le cérumen de partout ! Eh ben alors l'ancêtre, tu t'es enfin décidé à virer ta cutie ?" Hum, pas exactement, mon Krullito... On trouvera là des monstres ricanants, du high-tech englué d'immondices, des vestales du stupre harnachées comme au Hellfest de cuir étroit (ou, à défaut, de leur seule peau satinée, c'est tout aussi seyant), mais dans la musique du brave Elmer, aucun chevelu rougeoyant de tatouages païens ne vient hululer à s'en déchiqueter la voix. Navré de t'avoir fait cette fausse joie...

T'inquiète le Vieux : autant que les gratteux biérophiles et avinés, je vénère cet Elmer vé-ner
Et il va sans dire que tu peux me compter parmi tes fidèles suiveurs

Moi, ce grand écart de Supersonic Man à Heavy Metal me donne envie de danser !

Les Japonais sont fêlés du bocal ! Ce diagnostic sans appel quant à leur état de santé mentale a beau avoir été rendu depuis des lustres par les autorités les plus compétentes, il ne paraît pas inutile de rappeler qu'il fait toujours autorité. Pour preuve, parmi un tombereau d'autres, ce film de maison hantée qui ne ressemble à rien qu'ait jamais enduré le cerveau humain, et flanqué au surplus d'une partition à peine moins schmuntz. Et ne vient pas larmoyer ensuite, lecteur aux nerfs fragiles, que le vieux Van Cleef avait omis de t'avertir !

Avec Speed 2, au moins pas de jaloux, c'est le début de la fin pour tout le monde. A peu près l'entièreté de son staff, suite aux chiffres pâlichons glanés au box-office, connut les doux plaisirs de l'ostracisme : téléphone muré dans un mutisme subit, amnésie aigüe des pontes hollywoodiens répétant à l'envi : "Je-n'ai-jamais-rencontré-cette-personne-de-ma-vie", regards fuyants comme ceux que l'on réserve aux lépreux... Mark Mancina n'y coupa point. Il avait pourtant mis la gomme.

Gaston, y'a l'téléfon qui son' ! Et comme elle le découvrira à ses dépens, notre jeune héroïne aurait mieux fait de ne point y répondre. Tandis que le souffle rauque à l'autre bout du fil lui met avec une satisfaction sadique les nerfs en pelote, ceux du spectateur sont hérissés comme du fil barbelé par la musique redoutable de Dana Kaproff, qui s'y entend pour donner aux dents claquantes d'angoisse des ongles à ronger jusqu'à la lunule.

Francis Huster ou le génie porté à son plus haut degré d'incandescence ! A lui seul, Le Faucon, merveille du polar eighties bien d'chez nous qui fusionne verbe fleuri et panégyrique de la malbouffe, suffirait à propulser l'acteur au summum de la constellation des acteurs hallucinés. Mais laissez ce film coïter avec Parking, et vous obtenez un tandem surhumain, où la palette déjà ineffable de sir Huster s'enrichit d'une virtuosité vocale rien moins qu'ébouriffante. Osez cliquer sur le lien audio perfidement fourni par le diablotin écarlate !

Cette fille-là mon vieux, elle est terrible, parole de Van Cleef ! Aussi souple qu'un tigre à dents de sabre et deux fois plus dangereuse, jamais elle ne se laissera apprivoiser par les mâles frustes qui (sur)peuplent la Blaxploitation. Plutôt les faire rentrer jusqu'aux oreilles dans leur pantalon à pattes d'éléphant ! Le tout, s'il vous plaît, dans un réjouissant déluge de musique groovy à même de faire se convulser de bonheur le conduit auditif.

Excellente idée, ami katanesque, que de louer cette double galette consacrée à l'héroine Cleopatra Jones. De la pure bombe !

Le vieux Van Cleef gâte décidément le petit peuple d'UnderScores. Après la divine créature d'hier, dont les aventures de bande dessinée où elle feule et crache n'ont pu que ravir les érotomanes velus (autant que nos amies tribades, qu'il n'est pas question d'oublier), voici venir un homme, un vrai, toutes tablettes de chocolat dehors. De quoi assécher d'émotion le gosier des femmes de goût, des gays guillerets (eux non plus, je ne les néglige point) et, parce qu'il faut bien causer musique un peu, des aficionados du son disparu de Cinecittà.

Sorti émacié et blême de l'hôpital psychiatrique qui le retint entre ses murs durant plus de vingt ans, Norman Bates n'a plus autant l'air qu'autrefois du gendre idéal. Mais il entend toujours des choses, que la voix de son acariâtre génitrice grince par-delà les abîmes au téléphone. En prime, maître Jerry, dans une forme éblouissante, lui a mitonné une musique impossible à confondre avec les ritournelles glougloutantes des messages enregistrés. Bernard Herrmann aurait sans doute minoré l'effort par l'une de ses gueulantes d'apocalypse. Qu'il aille plutôt se faire tire-bouchonner les poils du nez !