Cleopatra Jones (J.J. Johnson & Dominic Frontiere)

Black Panther

La décade prodigieuse • Publié le 16/01/2019 par

Cleopatra JonesCLEOPATRA JONES / CLEOPATRA JONES & THE CASINO OF GOLD (1973/1975)
DYNAMITE JONES / DYNAMITE JONES ET LE CASINO D’OR
Compositeurs :
J.J. Johnson / Dominic Frontiere
Durée : 152:33 | 59 pistes
Éditeur : Film Score Monthly

 

4 out of 5 stars

 

Adam et Eve au pays farfelu de la Blaxploitation ! Chez les hommes, impossible de refuser à Richard Roundtree le statut de mâle alpha trônant au firmament du ghetto black, celui par qui vinrent d’un pas chaloupé les Jim Brown, Fred Williamson et autres durs à cuire mal embouchés. Du côté de ces dames, la coutume est bien sise de désigner la spectaculaire Pam Grier comme la first lady du genre. Mais à y regarder de près, et bien que ce fût d’un souffle, l’ex-mannequin Tamara Dobson lui grilla la politesse. Surplombée du vertigineux dôme afro de Cleopatra Jones, vêtue d’une fourrure mousseuse ou d’un déshabillé diaphane, elle botte le train des Blancs impérialistes sur fond de dynamite groovy. De toute évidence, le tromboniste virtuose J.J. Johnson a compulsé à satiété les tables de Loi gravées deux ans plus tôt par Isaac Hayes, et en fait ici la lecture avec une irrésistible tchatche. La suite se révèle d’un aussi jubilatoire tonneau. Tel un Sax Rohmer de la pédale wah-wah, Dominic Frontiere s’en va-t-en guerre contre le péril jaune et ses roueries, d’où suinte un exotisme à la fois chamarré et grevé de mystère. Lalo Schifrin et son redoutable Enter The Dragon font plus que dire bonjour à la sauvette. C’est hélas en vain que le spectateur fin gourmet attendra de retrouver un peu de ce mimétisme chez la belle Tamara, qui jamais ne tombe la chemise en miaulant lors des nombreuses escarmouches avec les enfants de Fu Manchu.

 

Bang bang, my baby shot me down.

Benjamin Josse
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