Pinocchio (Alexandre Desplat)

PINOCCHIO (2022)
Compositeur : Alexandre Desplat
Éditeur : Columbia Records
Format : CD & Digital
Date de sortie : 18/12/2022

	Au risque d’une comparaison osée, et bien que les chansons (très réussies) lui confère un air de musical, c’est peut-être bien là en esprit le Edward Scissorhands de Desplat tant la poésie de son voyage émotionnel mêlant candeur et mélancolie, joie de vie et gravité, se révèle riche et profond. C’est beau, poignant, pour l’oreille comme pour l’âme.
	Mélodies simples, mémorables et évocatrices. C’est un bonheur de les écouter se déployer de diverses manières, instrumentales ou chantées. La représentation musicale du lieu et de l’époque m’a rappelé certains travaux de Joe Hisaishi, avec la même fraîcheur mêlée au souci narratif et dramatique.
	Et hop, voilà une nouvelle (la 512e ?) adaptation de l’œuvre de Carlo Collodi. L’histoire du film et le savoir-faire du compositeur nous offre quelques 88 minutes d’une musique gracieuse, entraînante, sensible et parfois vigoureuse. Et les chansons, dans un esprit souvent musical, sont vraiment très sympathiques. Bref, du bel ouvrage… à la française !
	Desplat ne fait pas feu de tout bois : au contraire, il se limite aux instruments taillés dans cette matière. Italien en diable, le thème principal séduit, mais ce n’est pas tout : chansons et score sont sculptés en détail, avec ce côté « horloger » un peu sec typique du compositeur, ici compensé par la fantaisie du récit. Bravissimi !
	Comme souvent chez Desplat, il faut écouter attentivement, plusieurs fois, et ne pas s’arrêter à la surface sans gratter un peu… C’est pour ça que je pense que Del Toro a trouvé son compositeur parce que finalement, c’est la même chose chez ce cinéaste, il ne faut pas s’arrêter à la surface. Les mélodies sont assez poignantes.
	À l’image du film, réussite totale ! Superbe B.O. de Desplat, et les chansons sont vraiment belles. D’ailleurs Ewan McGregor chante toujours aussi bien. Le compositeur réussi à extirper l’émotion d’un cœur de bois et devient le marionnettiste d’une magnifique partition. Guillermo/Alexandre, ça « matche » bien !