John Barry: The Man With The Midas Touch (Geoff Leonard)

Parution d'une seconde biographie consacrée au compositeur

Livres, Portraits • Publié le 29/12/2008 par

John Barry : The Man With The Midas TouchJOHN BARRY: THE MAN WITH THE MIDAS TOUCH (2008)
Auteurs : Geoff Leonard, Pete Walker & Gareth Bramley
Langue : Anglais
Format : Broché | 304 pages
Éditeur : Redcliffe Press Ltd.

 

3 out of 5 stars

Vous avez sans doute déjà lu, un peu partout sur les forums béophiles, que ce livre était une bible essentielle à tout fan de John Barry. Ce qui est parfaitement exact, sachant que seuls deux ouvrages lui ont été jusqu’à présent consacrés, et que l’un d’entre eux n’est autre que la première édition de celui-ci, publiée il y a dix ans. Pourtant, malgré l’impressionnante somme de travail qu’il représente, il ne faut pas pour autant en occulter les imperfections. Et il y a de quoi faire…

 

The Man With The Midas Touch est typiquement le genre de bouquin qu’on se met à dévorer dès lors qu’on est amateur de musique de film, et a fortiori Barry addict. Et c’est bien là que réside le problème : le lire « comme un livre », dira-t-on, est foutrement indigeste. La faute à une écriture scolaire qui se borne à énumérer des titres, des dates et des faits où à citer des propos sans le moindre style ni le moindre recul, ou ne serait-ce qu’un soupçon d’approche critique. Pour faire court, c’est atrocement mal écrit, très informatif mais sans passion, et tout ce qu’a composé Barry est forcément admirable (quand la musique est abordée, ce qui n’est pas toujours le cas). Le jugement apporté sur Enigma sera le même que pour Dances With Wolves (Danse avec les Loups) : c’est voluptueux, c’est mélodieux, et donc c’est bien. Point barre. Sans aller jusqu’à faire œuvre de musicologue, les auteurs auraient pu faire l’effort d’analyser un tant soit peu la musique, mais ce n’est jamais le cas. A cet égard, on reste stupéfié devant la façon dont est expédié un score aussi capital que The Living Daylights (Tuer n’est pas Jouer), alors que des pages entières insistent sur la période pop de Barry.

 

Autre problème, l’iconographie. Oubliées les belles pochettes reproduites dans la précédente édition : elles sont ici remplacées par une tonne de photos de Barry, seul ou accompagné, sans que celles-ci soit aérées par des affiches ou des photos des films sur lesquels il a travaillé. On imagine que c’eût été trop onéreux en termes de droits, mais le résultat est là, ou plutôt n’y est pas.

 

D’un strict point de vue littéraire et critique, c’est donc une grosse déception. Est-ce pour autant un ouvrage à éviter ? Non, bien entendu : même si les die hard fans de Barry n’y apprendront pas grand chose, la somme de travail abattue par les auteurs reste assez titanesque et offre au moins le mérite de compiler un maximum d’infos, tout en offrant une discographie exhaustive amplement détaillée dans le corps du texte. Faut-il revendre la première édition pour acheter celle-ci ? Si vous tenez absolument à ce qu’on vous liste ce qu’a fait Barry depuis 1998 (soit Mercury Rising [Code Mercury], Playing By Heart [La Carte du Cœur], Enigma, The Beyondness Of Things et Eternal Echoes, voilà c’est fait) et à savoir comment se sont déroulés les concerts où il fut guest of honor, pourquoi pas… Mais que 300 pages n’offrent aucun élément de réflexion ni aucune étude sur l’évolution du style du compositeur laisse un sérieux goût d’inachevé. Bref, ça s’achète parce qu’on aime John Barry, ça se feuillette, ça se range et ça se consulte à l’occasion…

 

John Barry

Cedric Delelee
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