Si le vieux Van Cleef, aussi épris de ses deniers dorés qu'Harpagon, imbu de lui-même au point de soumettre chaque matin son miroir au feu roulant d'une tchatche anxieuse et, bien entendu, obnubilé au-delà de tout entendement par ce que l'on appellera pudiquement les choses de la vie, avait incorporé vingt ans auparavant la distribution de
Se7en, nul doute qu'il n'aurait pas fait de vieux os entre les mains purificatrices du terrible John Doe. Pendant que le monstre vengeur maltraite les chairs et fouaille impitoyablement les esprits, un Howard Shore
d'aussi ténébreuses dispositions s'acharne sur son orchestre jusqu'à en extraire le venin noir qu'il était venu chercher. Dans les salles obscures, il était impossible, malgré l'impérieuse tentation, de quitter l'écran du regard. Aujourd'hui, le disque enfin jailli des profondeurs et inséré dans l'innocent lecteur, notre bon ami Totophe, grand maître d'un texte coupant comme une lame, est incapable de se boucher les oreilles.
