Alien: Romulus (Benjamin Wallfisch)

ALIEN: ROMULUS (2024)
Compositeur : Benjamin Wallfisch
Éditeur : Hollywood Records
Format : LP & Digital
Date de sortie : 16/08/2024

	Si la mise en place est prometteuse quoique classique, ce qui suit ne fait que décevoir à mesure que se fait jour le manque total de ligne directrice, entre tradition orchestrale, musique concrète, noise indus ou électro agressive à la limite du supportable, le tout gangréné par un fan service inutile. Rédhibitoire à l’écran et encore plus en écoute isolée.
	Si certains vont crier au génie, moi, je me suis vraiment, mais alors vraiment ennuyé. Tout n’est pas à jeter dans un bain de sang acide et je perçois bien des propositions intéressantes. Hélas, ça ne va souvent jamais très loin. Quant au trip électro ? Heu… Allez, je retourne écouter Aliens de James Horner, pour le plus grand bien de mes oreilles.
	C’est la rentrée Alien. Benjamin de la classe, Wallfisch rend une copie plutôt flippante, entre citations obligées des maîtres et Bescherelle 6.1, conjuguant syntaxe orchestrale et grammaire électro. Beau travail sur les voix. Il manque un parti-pris mémorable, mais vu le carcan référentiel du film, c’est déjà très bien.
	L’album est scindé entre hommages soignés et action-horreur bruitiste n’évoquant pas grand-chose (le mixage saturé n’aidant pas). En ressort un score mutant, mi-beau mi-moche, un peu empêtré dans sa propre trame narrative. C’est bien mieux que Alien: Covenant ? mais décevant quand même.
	Au risque de passer pour un réac, Alien, c’était mieux avant. La musique est comme le film. Elle tente, à tout prix, de coller au passé par le filtre d’aujourd’hui : en faisant beaucoup de bruit… pour rien. Le yesman Wallfisch, pourtant talentueux, fabrique donc une infâme tambouille où il mélange Goldsmith et consorts et dont on ressort lessivé sans rien avoir retenu.
	Après la franche réussite de Twisters (je parle de la B.O., hein…), c’est un combo pour Wallfisch qui enchaîne avec un très bon opus d’Alien, à l’image du film. Tout comme le réalisateur, l’ami Ben n’oublie pas ses glorieux ainés, mais sans trop appuyer la sauce, histoire de faire un score à sa façon. Beaucoup d’idées aussi. Et c’est très réussi.