Secret Invasion (Kris Bowers)

SECRET INVASION (2023)
Compositeur : Kris Bowers
Éditeur : Hollywood Records
Format : Digital
Date de sortie : 12/07/2023

	C’est donc au tour de Bowers de produire sa petite Marvelade télévisuelle, soit un remplissage d’espace sonore plutôt sombre pour électro, orchestre et quelques saillies chorales, alignant les séquences d’action fatigantes attendues et une inspiration mélodique minimale. Non que le résultat soit mauvais, mais c’est sans grand intérêt.
	On sent bien, sous l’épaisse couche du scoring gras en vogue, une volonté d’apporter quelque chose en plus : il y a des thèmes bien définis et exploités, des sursauts dans le détail orchestral… Malheureusement, le ton uniforme général très « dark » et « epic » le fait trop ressembler au tout-venant.
	L’heure n’est décidément pas au badinage et à la zénitude chez Marvel et Kris Bowers nous le confirme en musique. Loin de Bridgerton, le compositeur propose de la tension, de l’action, de la tension et encore plus d’action. Juste pensée pour être efficace avec les images, cette musique calibrée et sans originalité n’envahira pas votre mémoire.
	Du manoir hanté au jardin des Skrulls, Bowers traverse le parc Disney avec obligeance. Si ses fantômes m’ont amusé, la présente invasion m’a rappelé à quel point, tels Talos, les mécanismes d’une certaine écriture « actuelle » m’insupportent au point d’annihiler tout ce qu’elle pourrait receler de bon – dont une fabrication sans faille. Pitié !
	Une série Marvel sur Nick Fury. Pourquoi pas ? Kris Bowers, habitué aux séries. Pourquoi pas ? Un peu d’innovation dans la façon de raconter une histoire musicalement ? Pourquoi pas ? Mais non. C’est de la musique interchangeable, malgré quelques bonnes intentions orchestrales, phagocytée par des loops saoulant.
	Autant Bowers a trouvé son chemin chez Disney (voir par ailleurs) autant chez Marvel c’est une autre histoire. Le musicien tente bien 2 ou 3 trucs, mais le cahier des charges est ici trop lourd et l’écoute s’avère monotone avec un empilement de thèmes d’actions. Et logiquement, on finit par s’ennuyer.