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Cher James, même s’il s’agit ici d’un job de dernière minute expédié en un temps record, je dois bien admettre que tu as assuré l’essentiel. Bien sûr, tu as pas mal puisé dans tes scores précédents, mais tu as cette fois une excuse, et puis l’ensemble ne manque ni de panache, ni de cœur, et c’est déjà beaucoup. Rest in peace, warrior.
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La dramaturgie hornérienne, immuable, est bien là et le compositeur avait d’autant moins de raison de s’en écarter que le délai de livraison était extrêmement court, au point de combler certains vides avec ce qui s’apparente à de simples maquettes. Rien d’inoubliable au fond, mais quelques séquences aux belles saillies cuivrées valent, il est vrai, le détour.
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Inévitablement, Horner puise autant dans son propre répertoire qu’il s’appuie sur les modes de l’époque en péplum épique. C’est peut-être cette urgence qui donne au score sa force brute et directe, associée au sens du crescendo émotionnel d’Horner, qui fait de cette réédition une redécouverte, et une expérience à l’ampleur narrative ébouriffante.
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Il y a bien quelques textures synthétiques de Beyond Borders que j’aime beaucoup, quelques envolées émotionnelles et deux-trois bons moments dans l’action également… Mais dans l’ensemble, c’est réchauffé et tiédasse. Horner a sans doute fait une erreur en acceptant le job. Il a rendu service quoi.
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On sent Horner pressé par le temps et les producteurs. Sa partition en souffre et semble un peu vide, avec beaucoup de nappes synthétiques désincarnées et des vocalises. Les passages orchestraux sont agréablement massifs, mais on a continuellement l’impression d’écouter des versions simplifiées de travaux plus réussis du même auteur.
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Compte tenu des délais de composition dont feu Horner disposait, on peut dire qu’il s’en tire haut la main. Flirtant constamment entre le synthé éthéré et le symphonique coloré agrémenté de quelques voix et instruments ethniques, la musique reste étonnamment prenante. Les inédits valent souvent le détour.
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