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Le rocker qui avait conquis Hollywood est devenu le compositeur de films qui défie le gotha de la musique contemporaine. Et il le fait avec les mêmes qualités qui font sa force depuis toujours : audace, instinct, talent, et surtout une personnalité musicale à nulle autre pareille. Les fans d’Elfman seront ravis, et les autres seront agréablement surpris.
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Des œuvres de concert qui, chacune à leur manière, témoignent des obsessions et de la pensée musicale d’un véritable horloger : en configuration symphonique ou chambriste, ces deux mécaniques intenses, physiques même tant pour les musiciens que l’auditeur, soufflent un vent de liberté qui devrait emporter tout admirateur qui se respecte.
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La musique d’Elfman, ici privée du support des images, paraît paradoxalement moins personnelle, alors que certains passages découlent directement de scores récents. Le Concerto est, cela-dit, vibrant, acrobatique et habité, Elfman y offrant un magnifique écrin à son instrument de cœur.
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Il m’aura fallu bien des écoutes du Concerto pour l’appréhender vraiment. Techniquement splendide (quel jeu de Sandy Cameron !), il ne fait naitre l’émotion qu’avec le recul et en étant extrêmement attentif. Superbe, difficile, et donc gratifiant. Le Piano Quartet, lui, est plus immédiatement satisfaisant, mais aussi, a contrario, un peu moins profond.
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Elfman a bûché le répertoire pour composer son Concerto, voulu moderne mais accessible. Je l’aurais aimé insolent. Le résultat lui ressemble néanmoins, et si on peut se perdre dans ses volutes un peu trop homogènes, l’allant et la beauté du son séduisent. Moins romantique, le Piano Quartet est tout aussi plaisant.
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