Attention les dégâts !

[Lee Van Cleef]

Ils ont beau être accoutumés à voir passer de drôles de numéros (la moitié d'UnderScores s'est déjà incrustée dans leurs réunions, alors vous pensez), le gars patibulaire dont ils ont reçu la visite aujourd'hui n'en a pas moins empli les Alcooliques Anonymes d'une craintive circonspection. Pas commode pour deux fifrelins, ce privé mal rasé, avec ses poings meurtriers et son verbe qui lui fait concurrence. Et mieux vaut ne pas s'aventurer sur le terrain scabreux de ses hobbies, incluant, entre autres putrides anomalies, des ours en peluche... Mais la musique qui lui colle au train comme une haleine chargée aide à pardonner bien des errements, foi de Van Cleef !

[Mortimer]

J'ai le cd mais je n'ai jamais vu le film

[Sam Lowry]

Personnellement, je ne trouve pas le film extra. Et, pour une fois, je trouve que le travail de Kamen est trop fonctionnel pour m'emporter... (c'est rare que je dise ça d'un Kamen !)

[Lee Van Cleef]

"Qu'entends-je ? Qu'ouïs-je ? Qu'esgourdès-je ?" Le fidèle de la présente rubrique, consacrée aux mérites festifs de l'algarade et de la querelle, a de quoi l'avoir mauvaise : aujourd'hui, en lieu et place du faciès balafré de rigueur, un joli cœur de roman-photo fait la manchette d'UnderScores ! Comme quoi, tous les chemins conduisent bel et bien à Rome... et aux quartiers mal famés du polar italien. Qu'on se rassérène sur l'heure : à l'inverse de Franco Gasparri, Stelvio Cipriani n'est pas le moins du monde égaré parmi les volutes de poudre et la cordite qui embaume. Parole de Van Cleef.

[Lee Van Cleef]

Tout système pileux exhibé, la vanne lourdaude giclant à intervalles réguliers d'entre ses mâchoires aussi carrées que l'hypoténuse, Captain America en chair et en os sillonne le globe à califourchon sur son destrier motorisé que des bouches à feu hérissent. Face à lui, aux dizaines de héros chevaleresques l'escortant à la bataille et aux fanfares patriotico-pouët pouët qui s'époumonent à la moindre de leurs apparitions, les fourbes ennemis de la démocratie tremblent ! Ils savent que jamais le Mal ne triomphera contre la Delta Force — "Delta", vous dites ? Il y a maldonne. Cette Force-là serait plutôt "Méga", comme vous l'allez voir. Pas de Silvestri à l'horizon, la moustache de Chuck Norris encore moins. Mais ne craignez rien ! Car franchement, c'est tout comme.

[Dadid]

Un article rigolard, une moto volante et une musique synthético-pompeuse plus tard, me voilà rafraichi pour la soirée ! Dire que je n'ai pas vu ce chef-d’œuvre... merci Lee !

[DarkCat]

Tiens, ce somptueux article de Lee m"a rappelé toute l'affection que je porte à cette musique.
J'ai d'ailleurs retrouvé mon message de 2014, qui allait dans ce sens (rien de tel que l'auto-citation):

J'écoute actuellement "Megaforce" de Jerrold Immel , et ma foi, c'est une bonne surprise. Le genre d'album sur lequel on ne parierait pas un kopek, et qui pourtant réserve de très bons moments. C'est un score assez dynamique et bon enfant.

Et pourtant le compositeur a été choisi suite à une méprise:
- "Dis, il faut que tu me trouves un compo pour mon prochain film, Megaforce !"
- "OK, je vais voir ça."
- "Ouais, tu m'envoies un e-mail."
- "Ah bon ? OK, je t'envoie un Immel".

Et voilà, comment la petite histoire rejoint la grande Histoire du cinéma...

[Dadid]

Effectivement, il existe des cas où la modestie doit faire sécession face au désir salutaire de rappeler un bon mot. Je cautionne.

[DarkCat]

[DarkCat]

J'ai un doute, mais un autre digne représentant de l'élite intellectuelle d'UnderScores (Sammy, peut être ?) n'avait-il pas déjà fait un papier sur la musique de ce film ? J'ai cherché sans rien trouvé. J'aurai pourtant trouvé intéressant de comparer les deux avis.

[Lee Van Cleef]

Ce vendredi, le vieux Van Cleef vous convie à un safari dans une brousse pittoresque ! Jus de fruits exotiques, noix de coco dodues et bananes s'incurvant en sourires solaires vous seront diligemment servis par des autochtones vêtus en tout et pour tout de pagnes luisants de propre, tandis que vous sympathiserez avec des singes trognons et ébourifferez la crinière de lions attendant qu'on vienne les domestiquer. Le tout sur fond de bossa nova ensoleillée et de gorges hululant au diapason des tam-tams, naturellement... Bon, fini de pipeauter ! Si Jacques Loussier se jeta à corps perdu dans l'enfer vert, ça n'était pas pour trousser quelque adaptation dégoulinante de Daktari ! Faites-moi confiance, nous autres béophiles y avons rudement gagné au change.

[Dadid]

Il s'imposait, celui-là. Quand le musicien de Thierry la fronde rencontre le film d'aventure viril et poisseux, on guette le résultat. J'ignorais que le montage final présentait une version expurgée... Heureusement, il en reste ! Merci m'sieur Van Cleef

[Lee Van Cleef]

J'ignorais que le montage final présentait une version expurgée... Heureusement, il en reste !

L'assertion, invérifiable jusqu'à preuve bienvenue du contraire, sort de la bouche de Loussier lui-même, sur qui le spectacle pas encore édulcoré de la violence avait fait une impression d'apocalypse. Inutile de dire que, moi aussi, je me serais pris bien volontiers cette version plus primitive que jamais de Dark of the Sun en travers des chicots.

[Lee Van Cleef]

"Le meilleur kung-fu ne peut rien contre les fusils des étrangers", hoquète un Yen Shi-kwan agonisant à Jet Li dans l'époustouflant final du Wong Fei-hung de Tsui Hark. Apparemment, le malheureux hère n'avait jamais entendu parler du Sinanju ! Le berceau de la voie du combat, qui autorise justement, entre autres miracles cartoonesques, à slalomer au milieu du vrombissement des balles. Un Fred Ward quelque peu largué en fait sous nos yeux ébahis l'apprentissage à la dure, tandis que Craig Safan, pour cette fois un peu plus concerné que ce qu'il a pu témoigner ailleurs, orchestre cette rencontre au sommet entre l'Extrême-Orient ancestral et le pays du cheeseburger et des séries à l'eau de rose.

[Ratatouille]

Cette musique nous fait marcher sur l'eau et nous fait éviter les balles et les trous qui peuvent arriver comme on dit en Suisse.

Ce film est tel une réponse à un Con d'or Man mais en plus puissant car ici tout est assumé... et le culte (non pas de bêtise là) dédié à ce film est que c'est l'enfance dans l'adulte qui s'exprime.

Non ce n'est pas une parodie, non ce n'est pas du Zucker... c'est un film qui veut montrer ce que c'était la véritable littérature que les enfants lisaient...

Nous en sommes à combien de rééditions de CD's ? Et toujours OUT OF STOCK !

Donc faisons vivre le gamin qui veut LA BAGARRE !

[Mortimer]

Puisqu'on parle de films cultes voilà le grand oublié et que j'avais bien aimé à sa sortie. Mais comme tout le monde n'a pas mes "goûts de chiottes" le film n'a absolument pas marché, s'est vautré au box office et est tombé dans l'oubli. Toutefois Spielberg lui rendra hommage dans "Ready Player One". Attention les dégâts c'est du lourd

[Haricolin]

Puisqu'on parle de films cultes voilà le grand oublié et que j'avais bien aimé à sa sortie. Mais comme tout le monde n'a pas mes "gouts de chiottes" le film n'a absolument pas marché, s'est vautré au box office et est tombé dans l'oubli. Toutefois Spielberg lui rendra hommage dans "Ready Player One". Attention les dégâts c'est du lourd

Ça c'est du titre qui claque.

[Dadid]

Tout comme toi je l'ai vu à sa sortie, l'imaginaire et la folie du film sont contagieux - c'était une de ces petites pépites défendues par Starfix, je me demande d'ailleurs s'il n'ont pas aidé à sa sorte éclair en France. Le récit devient trop foutraque à un moment, mais la fin avec son générique et sa musique de jeu vidéo est cultissime, tout comme son look années 80... Plus tard je l'avais repiqué sur K7 audio, à partir d'une VHS de location.

[Lee Van Cleef]

Si Joe Robinette Biden, ce preux paladin à l'altier maintien, s'était pris de feu pour la musique de film, sans doute ressemblerait-il trait (fossilisé) pour trait (avachi) au vieux Van Cleef — et très probablement ânonnerait-il les mêmes fadaises que celles s'accumulant dans le papier de la stonb' ci-contre. Qu'est-ce qu'un machin tel que Hardcore Henry, foutu n'importe comment par une de ces compositrices dont l'ambition cardinale est de photocopier les plus innommables scories de leurs homologues masculins, vient donc fabriquer sous ma plume réputée pourtant sélective et pas tendre ? Allons, si y'a même plus moyen de se marrer un bon coup...

[Lee Van Cleef]

Avant les farouches âges hyboriens où il chuchotait les secrets séculaires de l'acier à son jeune fils Conan, William Smith était plutôt du genre à enfourcher sa bécane pour guider sa meute de loups gorgés de bière sur les routes de l'infini. Dans The Losers, au vu de l'inhabituelle jungle où ils tentent tant bien que mal de mettre les gaz, on songe en se gaussant que tous ces joyeux drilles de noir moulés ont dû prendre à droite au rond-point alors qu'il fallait virer à gauche... Heureusement pour eux (et pour la cordiale populace d'UnderScores), l'atmosphère musicale qui règne au Cambodge est du genre à vous réchauffer les entrailles en moins de deux !

[Sam Lowry]

Damned, voilà une pépite à deux-temps motocyclés qui m'a pris par surprise l'ami. Pourtant amateur de nanar, j'avoue que je ne connaissais pas ce flim ! Ni le flim ni la musique d'ailleurs !



- Et si ce flim est un plagiat, je ne sais pas de quel flim....

[Dadid]

Je découvre aussi, merci Lee ! Nonobstant son Galactica qui à l'époque n'impressionna que moyennement les fans de Williams (thème générique mis à part), ce bon vieux Stu (déjà, le prénom se la joue cool) ne laissait passer aucune occasion de faire groover l'orchestre : son Buck Rodgers m'apparait aujourd'hui comme un travail plus dans ses cordes, en y repensant.

[Lee Van Cleef]

Nonobstant son Galactica qui à l'époque n'impressionna que moyennement les fans de Williams (thème générique mis à part)

Brocarde pour toi, ami Dadid ! Car vois-tu, il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine, notre brave et fort éminent Walden, qui jamais ne donna motif à le confondre avec un mélomane à la petite semaine, se fendit d'un commentaire remarquablement élogieux envers le gymkana de Phillips au milieu des boules à facettes — euh, des étoiles :

côté BO, pffiou, la claque ! L'écoute de l'anthologie de STU PHILLIPS est tout de même quelque chose !!!

Quelle qualité d'écriture et d'orchestration, et les musiciens californiens qui donnent le maximum dans des passages souvent complexes ! (je ne connais pas l'enregistrement avec le scottish, mais je suis persuadé que la vigueur des musiciens de LA doit manquer)

D'un point de vue dramatique, musicale, la partition de Phillips dépasse souvent Star Wars Episode IV en évitant le côté pastiche de grands classiques, même si, stylistiquement, Stu est allé dans une direction semblable
l'approche anticipe plus celle de Williams pour l'épisode V

et la production acceptait ce niveau d'écriture musicale dans une série télé, il y a 30 ans....ça laisse songeur...

Bon, je ne partage peut-être pas de façon inconditionnelle son admiration béante de stupeur... et sans doute glapiras-tu toi-même avec effroi au crime de lèse majesté ! Mais il y a dans ce qu'il alléguait naguère de conséquents morceaux de vrai.

[Dadid]

Sans crier au crime, je me contenterais de constater ceci: la BO de Star Wars est devenue immortelle, c'est loin d'être le cas de Galactica dont encore aujourd'hui je peine à me remémorer clairement le contenu musical en dehors du générique. OK, ce n'est pas un critère absolu de qualité. Alors je veux bien supposer, en pensant contre moi, que le premier se complait dans la facilité d'emprunter aux anciens, et par son romantisme a marqué mon âme adolescente, tandis que le second se montre plus complexe. Admettons. Peut-être... Mais quelle complexité (à supposer que...) pourrait être supérieure à l'évidence d'un impact émotionnel de cette ampleur et d'un choix artistique devenu historique ?

Merci quand même Stu, et comme toujours dans ces cas là je vais réécouter en pensant aux arguments de Walden.

[Lee Van Cleef]

L'être humain demeurant quoi qu'il advienne fidèle à sa nature primordiale, c'est-à-dire égotiste, plein de morgue et sourd à la détresse d'autrui, le projet de loi français pourtant crucial, visant à mettre fin aux "discriminations capillaires", ne récolte sur son passage que lazzis et incrédulité. Mais regardez le pauvre diable ci-dessous ! À bout de nerfs, excédé par les rebuffades à répétition que sa seyante raie au milieu lui valut à l'ANPE du coin, il n'eut d'autre alternative que de sombrer dans la délinquance. Pour ce nouveau et poignant chapitre du grand roman de la déréliction urbaine, Jimmy Page rempile — quoique à l'insu de son plein gré, comme le vieux Van Cleef se fait fort de vous l'expliquer.