10 ans déja !!!

[Lee Van Cleef]

Pour ne rien vous cacher, Easy Rider, moi, j'ai toujours trouvé ça un tantinet emmerdant. Notez bien, cependant, qu'il aurait suffi de peu pour que mon intérêt grimpât en flèche : des Hells Angels livrés aux affres de la lycanthropie, une danse du ventre impie qu'eussent agrémenté les anneaux luisants d'un serpent... Tout de suite, ça fait carrément saliver. Saupoudrez d'une pincée de la musique accro aux champignons prohibés de Don Gere, et vous obtenez Werewolves on Wheels — qui ressemble moins à un bon film qu'à un pet stérile, ceci dit. Damned ! Ma démonstration a dû s'emmêler les pinceaux quelque part...

[Sam Lowry]

C'est le moment d'en profiter car en solde chez Vascociné et vraiment pas cher.

Merci Morty !!!

[Sam Lowry]

Werewolves on Wheels

Celui-là, je ne l'ai pas venu venir !!!........ Incroyable ce que ce bon Lee cache comme B.O. louches sous son oreiller !... Bon sang, jamais je n'aurais mis un kopeck là-dedans !

[Lee Van Cleef]

Comme d'habitude avec le cinoche post-apocalyptique, c'est no future pour l'humanité tout entière — enfin, plus exactement, pour le maigre casting en haillons que des réalités budgétaires moroses envoient crapahuter dans la décharge du coin. Que voulez-vous, mes pauvres amis, la crise sévit à tous les étages... Enfin, presque. Miraculeusement épargnée par la sinistrose, la musique de maître Jerry dispose de quelques solides arguments en poche pour nous faire croire à la fin des temps.

[Dadid]

Sympatoche ce Damnation Alley ! M'avait bien fait marrer, mais pas que. Sans doute inspiré par la grâce de la vraie star du film, son véhicule blindé, Goldsmith s'est concentré là-dessus (et sur quelques grouillements de blattes mastoc) pour parer le film d'un univers sonore captivant, à la fois guerrier et SF.

[Lee Van Cleef]

Une de mes anciennes connaissances, depuis longtemps perdue de vue, se régalait avec un rictus roué à donner de l'acronyme FBI la peu orthodoxe définition de "Fouteurs de Bordel International". Le bougre, toujours intensément satisfait de son lumineux trait d'esprit, en riait parfois au point de s'en coller une hernie. Mais à coup sûr, Jerry Cotton, lui, ne se serait pas le moindrement esclaffé. Le bien-être des vertueux citoyens du monde libre (l'Amérique, quoi) est une affaire qu'on ne saurait prendre par-dessus la jambe. Même le feu follet Peter Thomas s'y montre plus discipliné qu'à l'accoutumée. Encore que...

[Lee Van Cleef]

C'est ce qu'on appelle faire preuve de constance. Avec un acharnement qu'une humeur généreuse aiderait presque à qualifier de méritoire, Robert Clouse s'employa à faire faire autant de petits que possible à son incontournable hit Enter the Dragon. Mais sans le feulant Bruce Lee pour lui donner chair, un tel plan d'action semblait voué à des échecs répétés... Dommage pour Golden Needles, clairement pas la moins réjouissante de ces "chinoiseries" belliqueuses. Son capital sympathie peut d'ailleurs adresser un vibrant merci à Lalo Schifrin, dont la partoche ultra-énergique se paye le luxe de rivaliser avec celle du petit classique sus-nommé.

[Sam Lowry]

Excellente chronique, camarade katanesque, néanmoins je préfère, dans le répertoire proche de ce cher Lalo, THE BIG BRAWL, plus remuant à mon oreille et mon goût.

[Lee Van Cleef]

C'est un peu le contraire, me concernant. The Big Brawl est une chouette réussite, qui s'écoute comme on boit du petit lait, mais je n'y retrouve que trop rarement à mon goût la savoureuse densité (de timbres, d'atmosphères, d'action décapante) donnant à Golden Needles tout son remarquable lustre. Music Box avait à l'époque frappé un coup redoutable en exhumant, comme ça, sans prévenir, ce qui s'est bien vite imposé à mon oreille ébaubie parmi les sommets groovy de l'oeuvre de Schifrin, qui en comporte pourtant une sacrée ribambelle.

[Lee Van Cleef]

Comme Bruce Willis et sa bande de rednecks spécialistes en forage coulaient ailleurs des jours heureux et avinés, les cerveaux derrière The Core durent fissa faire appel à Hilary Swank et Aaron Eckhart pour une de ces bonnes vieilles missions suicides dont raffole le film catastrophe. Histoire de leur donner tout le coeur possible au sacrificiel ouvrage, Chris Young ouvrit carrément en (très, très) grand les robinets de la bourrinade symphonique, laquelle se déversa aussitôt comme d'un tonnelet de bière en cataractes mousseuses.

[Dadid]

"A lui seul, Young ne peut évidemment sauver le film des basses-fosses du disaster movie."

Intraitable, le ninja ! The Core est pourtant un gros petit film bien sympa, qui ne s’embarrasse plus que de raison ni de pseudo-réalisme technologique ni de réalisme tout court, qui aligne sans décevoir clichés et scènes attendues à un rythme allant mais sans la fébrilité épileptique (ni la violence putassière) de certains Mike Bay, tout ceci pour le plaisir simple du spectateur venu faire un petit tour de manège. Pas si mal. Une fois admis que c'est du cinoche burger pour dimanche soir, c'est même bien !

[Scorebob]

Un films catastrophe du style de la grande époque genre A crack in the world qui m'ont toujours tenus en haleine malgré des effets cheap et avec un score aussi énorme ça ne se refuse pas.

[Lee Van Cleef]

Nous n'avons définitivement pas les mêmes valeurs, gentlemen... Tiens, m'en vais plutôt revoir Armageddon de ce pas, moi !

[Scorebob]

[Lee Van Cleef]

Pas la peine d'encore en rajouter une couche luisante et visqueuse sur les incurables psychoses charnelles du vieux Van Cleef, on frôlerait l'obscénité. Contentons-nous donc de laisser parler avec ses mots hauts en couleur le score testament de Michel Magne, qui n'a aucunement besoin de ma prose ampoulée pour se défendre.

[Sam Lowry]

Mon cher Lee,
Plus encore que tes penchants pour les scores provenant de films étranges et (souvent) tout aussi débarqués d'on ne sait où, ce qui m'épate c'est que tu mets en avant des partitions qui ne récoltent que rarement au dessus de 3 étoiles et demi... Tu te retrouves ainsi à faire la promotion de scores qu'on qualifiera pudiquement "d'exotiques" et qui sont "juste au dessus de la moyenne".... Je m'interroge comme dirait l'autre.

[Lee Van Cleef]

Ami Sam, ne comprendras-tu donc jamais ? Pas tant que ces idées fixes de "best of", par le prisme desquelles tu sembles vouloir jauger vaille que vaille toute l'entreprise, persisteront à trotter dans ta tête survivante, je gage... Si je prends quotidiennement la parole, ça n'est en aucun cas pour "faire la promotion" de la crème de la crème dans la décennie écoulée, ni pour vendre je ne sais trop quel baril de lessive à usage mélomane. Et les étoiles de graduation n'ornent chacun de mes humbles papiers que pour rasséréner le diablotin écarlate, ce grand angoissé incapable d'imaginer la vie sans elles. Pour ma part, je leur aurais déjà réglé leur compte sans le moindre état d'âme, la nature intrinsèque de cette rétrospective bis les rendant superfétatoires au dernier degré. Il n'est pas question ici de dithyrambes sans fin, mais de fouilles discographiques au petit bonheur la chance, pour le seul plaisir de voir à quels drôles de spécimens, pas forcément réussis, loin s'en faut, peuvent donner jour ces investigations flirtant parfois avec l'archéologie. Que la haute exigence musicale, une fois n'est pas coutume, aille se faire empapaouter ! Je ne m'en fais pas pour cette noble dame, elle survivra à mes papiers rigolards.

[Sam Lowry]

Oui, oui, d'accord. Mais quand même...

[Lee Van Cleef]

Oui, oui, d'accord. Mais quand même...

[Lee Van Cleef]

Dans la forêt enchantée, résonnant de l'aube scintillante au crépuscule cramoisi du chant des oiseaux aux mille parures, vivait un ours gentil. Il s'appelait Yogi Bear, et son unique péché résolument mignon consistait à faire patte basse sur les paniers de pique-nique que des promeneurs étourdis, mais gentils eux aussi, avaient le malheur de quitter des yeux... Allons bon ! Mes fiches sont encore sens dessus dessous ! Okay, il y a bien un gros mammifère velu au programme du jour, mais celui-ci étripe et déchiquette tout ce qui bouge avec la bénédiction de Leonard Rosenman.

[Sam Lowry]

Oui, oui, d'accord. Mais quand même...

Je t'ai connu plus volubile, ô katanesque empyjamé !

[Lee Van Cleef]

La fine raillerie est le sel du discours, j'en conviens sans mal. Mais face à un bon gros doigt énergiquement tendu, même elle devra toujours admettre sa défaite.

[Lee Van Cleef]

Si Vincent Price était bien loin de n'en être qu'à son coup d'essai dans le domaine merveilleux de l'épouvante à gros sabots, Les Baxter, plutôt spécialiste des vahinés souriantes jusqu'alors, s'aventura dans le ventre poussiéreux du manoir des Usher avec l'appréhension du néophyte. C'est pourtant fort d'un aplomb digne des vieux briscards des chandeliers trouant les ténèbres et des portes claquant pour un oui ou pour un non que le compositeur s'acquitta de cette mission pour lui inédite. Chapeau bas, mon bon !

[Janus]

Oui, oui, d'accord. Mais quand même...

Voilà qui est direct et sans fioriture, aussi explicite que le tranchant d'un sabre mais moins meurtrier. Cher Lee, ta prose me manquait.

[Janus]

Si Vincent Price était bien loin de n'en être qu'à son coup d'essai dans le domaine merveilleux de l'épouvante à gros sabots, Les Baxter, plutôt spécialiste des vahinés souriantes jusqu'alors, s'aventura dans le ventre poussiéreux du manoir des Usher avec l'appréhension du néophyte. C'est pourtant fort d'un aplomb digne des vieux briscards des chandeliers trouant les ténèbres et des portes claquant pour un oui ou pour un non que le compositeur s'acquitta de cette mission pour lui inédite. Chapeau bas, mon bon !

J'ai failli me laisser tenter par son "Moïse" mais n'ai pas franchi le pas. Qu'en as-tu pensé?