Moon Knight (Hesham Nazih)

MOON KNIGHT (2022)
Compositeur : Hesham Nazih
Éditeur : Hollywood Records
Format : Digital
Date de sortie : 27/04/2022

	Une thématique avantageuse et généreusement exploitée, des interventions chorales notables et un recours intéressant à des instruments antiques égyptiens forment les atouts principaux du score. Seulement le monde musical Marvel n’étant pas le lieu des équilibres et de la subtilité, le tout est souvent écrasé par une masse rébarbative.
	Je ne savais rien de l’œuvre de Nazih, égyptien apparemment aimé du grand public local, et le voilà qui surgit à Disneyland avec une énergie de possédé. On est ici à quelques encablures de Gods Of Egypt : thème galvanisant, chœurs tonitruants, rythmiques moderne parfaitement intégrées… Quelle surprise !
	« Pfuuuu… un compositeur égyptien pour la musique d’un héros lié à l’Égypte ! », me dis-je avant l’écoute. Puis, c’est le choc. C’est juste superbe ! Il met même une claque à pas mal de compositeurs Marvel. Musique, chœurs et influences orientales me ravissent ! Par contre, plébisciter un Nazih dans l’UnderScorama fait tout de même un peu bizarre.
	Bonne surprise que cette musique héroïco-mystique grandiloquente (orchestre, chœurs, instruments exotiques) façon momie, mais plus celle de Tyler que de Goldsmith… Thèmes et motifs bien définis et souvent utilisés, un souci des couleurs instrumentales appréciable… Un peu long mais compo à suivre !
	Malgré un thème décliné jusqu’à la nausée, il faut beaucoup de concentration et choisir son camp (voilà, celle-là je l’ai faite) pour ne pas avoir envie de dire halte. Pourtant, ce Nazih sait y faire. Mais avec sa zique longue (ouch !) c’est un peu la douche (re-ouch !) froide. Efficace sur les images mais un peu vain en écoute isolée.
	Marvel, papier-peint, ne pas demander la lune. Plate-forme ne signifie pas petit son, mais n’est pas pour autant synonyme d’originalité. Habitué des blockbusters égyptiens, Nazih habille ce produit industriel aussi bien que d’autres, sans plus : la tapisserie est épaisse, elle épate 5 minutes mais se cantonne trop à ses clichés pour convaincre pleinement.
	Alors là… encore une Marvelerie de plus, mais le studio se débrouille vraiment pas mal dans l’exercice et c’est encore le cas avec en plus une musique… somptueuse, n’ayons pas peur des mots. Des chœurs déchaînés balancés en pleine face par un compositeur égyptien qui gagne complètement à être plus connu ! Une pépite ! Énorme !