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Quel est votre péché ? Le mien est d’aimer sentir la crasse et la peur, de me plonger dans les abysses poisseuses et suintantes invoquées par un Shore au sommet de son art, de m’offrir, prisonnier d’un étau musical claustrophobe et implacable, aux terribles susurrations grouillantes de l’orchestre, et d’en redemander encore et encore.
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Shore avait concocté là un genre de lent crescendo inexorable porté par un magma orchestral organique qui enserre l’esprit pour ne jamais le lâcher : son approche est tout bonnement l’une des plus géniales réussites artistiques de sa carrière, et cette édition rappelle que l’emprise de cette partition reste intacte même hors contexte filmique.
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Même si on n’est pas dans une musique écoutable en boucle comme un bon vieux Star Wars, Seven n’en reste pas moins un des fleurons de la musique de film. Tout comme le film de Fincher, Shore nous entraine dans une véritable descente en enfer orchestrale dans les abîmes de l’âme humaine. A vos risques et périls.
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Enfin ! Plongée étouffante dans un épais brouillard de cuivres suintant l’horreur, et de remugles de cordes perverses, mais le pire arrive quand les implacables percussions putrides annoncent l’inéluctable… On l’attendait depuis longtemps, ce joyau noir, pour s’y perdre comme dans un cauchemar. Interdit aux oreilles et aux âmes trop sensibles.
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L’atmosphère lourde rappelle par moments The Silence Of The Lambs du même compositeur. Entre longues respirations de cordes malsaines, grondement de cuivres caverneux et percussions métronomiques, Shore étire sa partition pour mettre l’auditeur dans un certain inconfort. Le pari est gagné. Du grand art.
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Bon, on ne va pas se mentir, ce n’est pas le score « pouet pouet » du mois. Ça colle, ça suinte, c’est glauque, et c’est absolument magistral sur le chef d’œuvre de Fincher. En version intégrale, on redécouvre l’incroyable talent de Shore pour composer de manière organique. A revivre viscéralement, mais pas si vous êtes en dépression…
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