Return To House On Haunted Hill (Frederik Wiedmann)

La maison aux fenêtres qui rient toujours

Disques • Publié le 25/11/2011 par

Return To House On Haunted HillRETURN TO HOUSE ON HAUNTED HILL (2007)
RETURN TO HOUSE ON HAUNTED HILL
Compositeur :
Frederik Wiedmann
Durée : 43:51 | 21 pistes
Éditeur : Varèse Sarabande

 

2.5 out of 5 stars

Comme presque tout le reste de l’équipe officiant sur Return To House On Haunted Hill (hormis le producteur exécutif Joel Silver), le compositeur Frederik Wiedmann est un nouveau venu. Son mentor est John Frizzell, ce qui n’est guère surprenant car ce dernier a déjà signé quatre partitions pour des productions Dark Castle. Après avoir composé à ses côtés la musique du film d’horreur Beneath, Wiedmann se lance en solo sur Return To House On Haunted Hill, produit sous l’égide de son maître. Conséquence inévitable : on croirait entendre du Frizzell tant le style, les atmosphères et les orchestrations sont similaires. En effet, plutôt que de marcher sur les traces de Don Davis, compositeur du premier volet, Wiedmann se contente de citer une ou deux fois le thème de son prédécesseur pour se concentrer ensuite sur l’univers élaboré depuis plusieurs années par son mentor. Cela nous garantit heureusement une qualité d’écriture et d’exécution au-dessus du score d’horreur moyen. Return To House On Haunted Hill bénéficie ainsi d’un véritable orchestre et d’un thème principal honorable.

 

Le morceau d’ouverture, porté par une harpe, un piano et des violons romantiques bientôt rejoints par une guitare apaisante, rappelle l’aspect élégant et mystérieux du style de James Newton Howard (Devil’s Advocate [L’Associé du Diable]), auquel John Frizzell doit lui-même beaucoup, notamment dans Dante’s Peak (Le Pic de Dante). Par la suite, l’exploration de la maison donne lieu à des séquences atmosphériques beaucoup plus difficiles et agressives, ponctuées de stridences électroniques et de rythmes lancinants, baignant dans le glauque et la dissonance. Instruments privilégiés depuis Psycho (Psychose) pour instaurer un climat glacial et inquiétant, les cordes dominent et se chargent d’assurer la cohérence d’ensemble entre deux attaques de guitare électrique ou de percussions métalliques. Hélas, l’aspect planant de la majeure partie de la composition pourra rebuter bon nombre d’amateurs et les dissuader de s’intéresser au travail du compositeur indépendamment des images.

 

Écrite avec professionnalisme mais sans génie, la partition est conçue avant tout pour agresser l’auditeur, souffrant des mêmes défauts que les musiques de John Frizzell, mais douée de qualités moindres. Si l’on retrouve ici et là le sens du rythme et de la tension présent dans Stay Alive, on n’atteint pas le degré de lyrisme éthéré de Ghost Ship (Le Vaisseau de l’Angoisse) ni l’emphase orchestrale de Thirteen Ghosts (13 Fantômes). On en vient alors à regretter la violence hyperbolique de l’opus composé par Davis, certes très éprouvant mais affichant tellement plus de caractère ! Malgré quelques bonnes idées telles l’emploi ponctuel de chœurs sataniques en arrière-plan, la musique de Frederik Wiedmann comporte en outre peu de véritables morceaux d’action, et l’attention de l’auditeur a largement le temps de s’émousser. Il faut alors se rabattre sur les dernières pistes, à partir de Dr. Vannacutt, pour trouver enfin une certaine majesté adaptée à la sinistre maison hantée et à ses fantômes. L’aspect très dramatique et solennel de ces passages restaure un peu le crédit du compositeur, à qui l’on accordera pour cette fois le bénéfice du doute, en attendant mieux pour son essai suivant…

 

Gregory Bouak
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