X-MEN: FIRST CLASS (2011)
X-MEN: LE COMMENCEMENT
Compositeur : Henry Jackman
Durée : 60:14 | 20 pistes
Éditeur : Sony Classical
La saga des X-Men au cinéma a la particularité (ou non) d’être assez inégale, en tout cas relativement disparate sur le sujet qui nous intéresse. Si l’on pouvait difficilement craindre pire naufrage que la partition signée Harry Gregson-Williams pour X-Men Origins : Wolverine, il était cependant permis de s’inquiéter pour ce nouvel épisode dont le score a été confié à Henry Jackman, sympathique membre du studio Remote Control Production.
Tout en dévoilant un des quelques défauts de la partition, le thème principal relatif aux futurs élèves de Charles Xavier ouvre l’album avec un enthousiasme communicatif : les ostinati de cordes semblent d’abord boucher tout horizon créatif avant que le mouvement ne devienne un hymne entraînant par des impulsions à la fois solennelles et hardies. Les cuivres participent à une montée en puissance soutenue par une batterie et une guitare électrique. Ici, l’efficacité est de mise même si rien n’est franchement original, sauf justement l’emploi des deux instruments rock grâce auxquels le travail de Jackman acquiert un véritable «capital sympathie». Sans s’offusquer outre mesure, l’on peut d’ailleurs hausser un sourcil circonspect à propos de leur justification (les années 60) car les saturations rythmiques font plus penser aux deux décennies suivantes qui ont vu les débuts du hard rock, comme en témoigne la guitare accrocheuse du thème de Magneto.
On regrettera un certain manque d’ambition dans les scènes d’action qui, si elles ne souffrent pas de mollesse, paraissent bien ternes par rapport à ce que John Powell avait proposé sur un film pourtant médiocre. D’abord, le compositeur semble bridé par une banque de sons maintes fois entendus et un temp track qui crève parfois les tympans, mais il pêche surtout par fainéantise quand il s’agit de rendre justice à l’incroyable pouvoir de Cerebro, par exemple, et plus généralement de développer de manière plus poussée des thèmes qui l’auraient bien mérité. Mais l’on retiendra tout de même la fougue et l’apport des instruments qui sortent du lot orchestral habituel : sans faire de jeunisme musical, Henry Jackman insuffle au récit une énergie juvénile qui ne laisse pas indifférent.