Basil Poledouris : l’adieu au roi
Interviews • Publié le 03/07/2008 par et

C’est en juillet 2006 que Basil Poledouris prit son envol vers l’Espagne pour participer, en qualité d’invité d’honneur, au Festival International de Musique de Film d’Ubeda. Gravement malade, mais également très enthousiaste, il vécut avec intensité chaque instant de son séjour en Andalousie. Ravi de rencontrer ses fans, enchanté de diriger pour la première fois sa suite symphonique de Conan The Barbarian (Conan le Barbare) face à un public d’afficionados, il fut aussi ému jusqu’aux larmes par le triomphe que suscita cette représentation.

 

Recueilli quelques heures seulement avant le concert, l’entretien qui suit n’est rien de moins qu’un miracle. Très occupé par les derniers préparatifs de l’évènement, Basil n’hésita pourtant pas à nous ouvrir les portes de son univers et à nous faire partager ses souvenirs au cours d’un échange aussi long que passionnant. Nous étions loin d’imaginer que sa disparition trois mois plus tard ferait de cet entretien le tout dernier de sa prolifique carrière.

 

Le lendemain, alors que nous partagions un verre au cours de la fiesta de clôture du festival, nous en vînmes à évoquer sa maladie, et l’opération qu’il avait subie seulement quelques jours auparavant. Alors que je lui faisais remarquer que, peut-être, il n’aurait pas dû prendre le risque de voyager au profit d’un repos indispensable, il me dit, un sourire énigmatique au coin des lèvres : «J’avais le choix. Je pouvais rester dans ce lit d’hôpital. Je pouvais y rester, et y mourir. Ou alors je pouvais me lever, et vivre. J’ai choisi la vie !».

 

Basil n’était pas seulement un musicien talentueux, un être humain d’exception, chaleureux et passionné. Il était aussi, à sa façon, un véritable héros.

 

Olivier Desbrosses
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