L’Âge d’Or de la comédie musicale égyptienne

#8 : Les chanteurs de charme

Dossiers • Publié le 20/08/2018 par

MAHER AL ATTAR (1939-)


Le célèbre Abdel Halim Hafez influencera toute une génération de chanteurs-interprètes, comme l’égyptien Moharram Fouad et Maher al Attar, connu principalement pour son célèbre titre Efresh Mandilak, composé par Ibrahim Raafat. Ce 45 tours s’est à l’époque écoulé à 17.000 exemplaires en l’espace de trois jours seulement.

 

À l’instar de Mohamed Rouchdi, le jeune chanteur n’a fait qu’une brève carrière au cinéma. Il apparaît principalement dans huit films dont on peut principalement retenir Ma Mère et Moi (Ana w Homy – 1957) d’Abbas Kamel et surtout Prenez garde à l’Amour (Itharissi minal Hob – 1960), d’Hassan al Seifi : un film musical assez peu connu mais qui contient de superbes chansons romantiques, finement orchestrées et composées par Baligh Hamdi, Mohamed al Mougi, Mahmoud al Sherif et Mounir Mourad.

 

Maher al Attar et la belle Zoubaïda Tharwat dans le film Prenez garde à l’Amour (1960)

 

On peut notamment apprécier une superbe performance vocale du chanteur où, transi d’amour pour la belle Leila (Zoubaïda Tharwat), il lui dédie une ode romantique majestueuse, accompagné par un orchestre symphonique. Las, la belle se lève et passe devant lui, négligemment, sans même daigner lui jeter un regard. Cette composition ambitieuse signée par le grand Mohamed al Mougui, possède une structure intéressante : elle alterne avec une certaine habileté musicale passages chantés et parties pour orchestre seul et figure incontestablement parmi les oeuvres les plus emblématiques du chanteur.

 

Des autres performances musicales de la courte carrière du chanteur, on peut aussi noter son savoureux duo avec la danseuse Riri dans le film Les Filles de la Mer (Banat Bahri – 1960), ainsi que son amourette avec Samia Gamal dans Mélodie Triste (Al Nagham al Hazin – 1960) d’Hassan al Seifi, un mélo assez mièvre mais dans lequel on entend la touchante chanson Ballaghouh, composé par Mohamed al Mougui. C’est aussi Al Mougui qui compose l’ample Dab Kalbi, pour chœur et orchestre, que Maher al Attar interprète dans le film Amour et Privations (1960), réalisé par Ibrahim Omara. Un 45 tours a été édité chez Sono Cairo, sur lequel figurent les deux titres phares du chanteur, mais il est aujourd’hui plus que difficile à dégotter.

 

 

Julien Mazaudier
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