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Quatorze camions-bennes chargés de ma gratitude pour toi, ami Sam — ouais, y'avait Die Hard 3 qui passait à la téloche, hier soir. Mais si tu tiens à faire don d'encore un peu de bonheur à un vieillard courbé, alors résous bien vite d'étoffer ton savoir manifestement squelettique au sujet du cinéma de l'ancienne colonie. Mais je t'en conjure, avant de t'atteler à ce copieux ouvrage, arrache-toi de l'esprit ces a priori filous persiflant qu'il n'y a, même dans le meilleur des cas, rien d'autre à chiner à Hong Kong que des navetons rigolos.

Mortimer a écrit :Voilà comment une star, plutôt sympa à première vue, peut vite retomber dans mon estime
Parfois, fermer sa gueule est une grande vertu.

Il fut un temps où Jackie était plus droit dans ses bottes. Son engagement résolu contre les Triades gangrenant de leur sinistre influence le cinéma de Hong Kong était notoire autrefois, et fit beaucoup pour épaissir l'image lisse de l'amuseur public numéro un qui demeure, maintenant encore, son unique définition possible aux yeux de l'Occident. Mais les temps ont changé. Chan a cessé d'être une méga-star intouchable. Et pour continuer à jouir, comme autrefois, des budgets cossus fort peu répandus au sein d'une industrie hongkongaise grippe-sou, le voici se répandant en ronds-de-jambe auprès du seul mécène apte à enquiller les zéros sur un chèque : la Chine Populaire. Je doute fort qu'il s'exécute de bon coeur, même si cela ne change en définitive rien à sa nouvelle position, domptée et vaincue. Comme tant d'autres.

Les heros de cinema ne sont décidément pas ceux du réel, qué misère d 'entendre quelqu'un comme lui donner raison au totalitarisme Chinois .

Lee Van Cleef a écrit :Mais si tu tiens à faire don d'encore un peu de bonheur à un vieillard courbé, alors résous bien vite d'étoffer ton savoir manifestement squelettique au sujet du cinéma de l'ancienne colonie.

Sincèrement, je voudrais bien. Mais j'ai l'impression de me retrouver au pied de la fameuse International Commerce Center, plus haute tour de la ville, ou de devoir nettoyer les écuries d'Augias, vieux camarade !

Lee Van Cleef a écrit :Mais je t'en conjure, avant de t'atteler à ce copieux ouvrage, arrache-toi de l'esprit ces a priori filous persiflant qu'il n'y a, même dans le meilleur des cas, rien d'autre à chiner à Hong Kong que des navetons rigolos.

Tu as parfaitement raison. Mais cela témoigne également de ma squelettique connaissance de ce cinéma dont je n'ai du voir qu'une poignée de films (et, c'est vrai, sans doute pas les plus fameux)....

Sincèrement, je voudrais bien.

Vouloir, c'est déjà pouvoir, ne fût-ce qu'un peu ! Quelques films au moins, de préférence d'irréfutables fleurons dans leurs catégories respectives (j'en ai cité plus d'un au cours de mes trois derniers papiers), devraient être en mesure de te prouver une fois pour toutes si, oui ou non, le charme tout de même très particulier des films de Hong Kong est en mesure d'affoler tes papilles gustatives. Alors jette-toi sans plus attendre à l'eau, avant que tes velléités rachitiques ne se dissolvent tristement.

ce cinéma dont je n'ai du voir qu'une poignée de films (et, c'est vrai, sans doute pas les plus fameux)....

S'il t'est resté de cette expérience qu'on dirait pénible deux ou trois souvenirs, j'aimerais bien savoir, par curiosité, quels étaient les titres responsables de ta mortelle léthargie, ami Sam.

Lee Van Cleef a écrit :S'il t'est resté de cette expérience qu'on dirait pénible deux ou trois souvenirs, j'aimerais bien savoir, par curiosité, quels étaient les titres responsables de ta mortelle léthargie, ami Sam.

Bien peu de souvenirs, camarade, et pas des meilleurs, je le crains. Mortel ennui sur THE KILLER et POLICE STORY, désintérêt total pour OPERATION DRAGON (et d'une manière générale, tous les films avec Bruce Lee), le premier GODZILLA (que je trouve chiantissime et irregardable aujourd'hui), UN SEUL BRAS LES TUA TOUS (ou une de ses suites, j'avoue que je ne sais plus...) qui reste le moins mauvais de ce que j'ai vu. Bon, après, tout ça, c'est à prendre avec beaucoup de pincettes car je n'ai pas vu un film hong-kong depuis au moins 25 ans (ah si, peut-être Shaolin Soccer qui comportait 2-3 scènes fun). En général, le jeu outrancier des comédiens me rebute, et là c'est une collection pas possible de sur-joue en veux-tu-en-voilà....

Récapitulons : l'emblème étincelant de glamour rouge sang du polar mélodramatique, le classique déchaîné de Jackie Chan où sa furia destructrice atteint son paroxysme, le Petit Dragon auréolé d'un charisme sans égal, la mémorable naissance (pas exactement située à Hong Kong, mais qu'importe) d'un dieu en colère que le monde appellerait bientôt Godzilla, et pour finir le classique matriciel du wu xia pian farouchement viril — un casting quinze étoiles mais passé sans sourciller au peloton d'exécution par l'implacable Sam, vraiment pas du genre à s'équiper d'un short kaki et d'une machette pour partir à l'aventure, vers des horizons cinématographiques lointains. Toute réflexion faite, compagnon, tu agis sagement en t'abstenant. C'est encore le meilleur moyen de nous épargner (à toi, évidemment... et surtout à moi !) bien du mal.

Lee Van Cleef a écrit :Sam, vraiment pas du genre à s'équiper d'un short kaki et d'une machette pour partir à l'aventure, vers des horizons cinématographiques lointains.

Ah non. Détrompe toi camarade. J'ai essayé beaucoup de genres différents. Mais, là où je pèche sans doute par rapport à toi, c'est lorsque j'ai fait un kilomètre dans la jungle et que je ne trouve aucun plaisir à y déambuler en short kaki avec une machette qui fait ce qu'elle peut, je rebrousse chemin, avec une certaine couardise je l'avoue. Donc, voilà, après 5-6 films d'un genre, d'un cinéaste, d'un scénariste, si j'accroche pas, je ne vais pas plus loin.....

Si vous voulez aller faire un voyage musical dans le monde enchanté d'Aurora, c'est ici que ça se passe.

Pas question de passer sous silence l'article consacré par Julien à Luboš Fišer, une fois de plus érudit et alléchant, en ce sens qu'il nous ouvre des portes cinématographiques et musicales assez peu fréquentées. Mes quelques incursions discographiques dans son univers ont toujours été récompensées par une bouffée d'air frais, une musique à la fois sophistiquée et "vitale", liée à l'intellect comme à la nature, et aux profondeurs de notre subconscient, typique d'une certaine tradition tchèque. C'est en tout cas ainsi que je le ressens. Hélas (ou tant mieux pour nos économies), ouvrir son portefeuille ne donnera pas ici, faute d'archives, la possibilité d'accumuler les galettes enchantées qui nous permettraient de savourer son œuvre - à de rares exceptions près. Reste les films...

Je te rejoins Dadid. Excellent article de l'ami Julien qui, décidément, me fait découvrir tout un pan de la musique de film pas forcément "main stream" avec envie. Je ne connais ce compositeur, hélas, que de nom. Je ne pense pas avoir jamais vu un seul film sur lesquels il a travaillé....

J'ai acheté ce Valérie car j'ai toujours été très intrigué par ce genre de cinéma des pays de l'Est et par les musiques de Lubo Fisher, je n'ai pas été déçu. Je recommande aussi tout ce qui concerne le cinéma d'animation à la beauté unique, hélas les films sont difficiles à dénicher et il faut se tourner vers Arte pour espérer des cycles tardifs qui abordent cette faste période du cinéma fantastique.

Notre ami Sam Lowry poursuit son périple dans l'univers du jeu vidéo pour nous dégoter le meilleur du son orchestral (d'origine ou rejoué) avec un nouvel épisode de sa série d’articles "Quand l'orchestre joue le jeu".

Cette fois, Sam s'aventure au 13ème siècle (encore que lui même doute de ce détail) et nous emmène dans l'univers de Medievil Resurrection. Encore une fois, Sam fait des merveilles !

Sam Lowry a écrit :
Lee Van Cleef a écrit :Qu'il s'agisse pour l'heureux élu d'entamer l'ascension des marches moelleusement tapissées de vermeil conduisant au saint des saints cannois, ou d'exhiber son plus radieux sourire Colgate face à un parterre de photographes déchaînés tandis que Julien s'apprête à faire de lui l'un des 50 Génies de la Musique de Film, le rituel vestimentaire s'avère en tous points identique : chaussures goudronnées de noir, smoking vierge de faux pli et noeud pap' ! Autant le dire sans ambages, nul n'est plus smart que John Barry, prince du velours et de l'élégance qui en jette. Le pimpant article en son honneur ne dit pas autre chose.

Merci Julien pour cet article, une fois encore, très informatif. Je n'ai pas lu (ou alors cela m'a échappé) une reprise de ce que j'avais entendu dans un podcast de Total Trax comme quoi Barry était autodidacte en terme de composition (d'après un propos rapporté par W. Killar)... J'avoue que cela m'avait fortement étonné... et pour tout dire, j'en suis resté assez sceptique.

Mû par sa générosité affranchie de toute sorte de clôture, UnderScores propose ce jour à son lectorat deux maestros pour le prix d'un. Le premier d'entre eux, illustre au-delà des mots et maintenant nonagénaire, continue toujours et encore à snober le farniente dernier que lui fait miroiter une retraite sournoisement tentatrice, ceci pour la joie crépitante d'applaudissements des petits et des grands. La notoriété de l'autre virtuose cité achoppe en revanche aux frontières de notre humble refuge pour béophiles bourlingueurs — et c'est fort regrettable, le camarade Dadid, muni de sa besace pleine de mots magiques, sachant comme personne donner formes accortes et volumes tangibles à ces concerts auxquels nous aurions rêvé d'assister.

L'ami Lee, alias Benjamin Josse, alias le molosse, revient d'entre les morts pour nous faire saliver le long d'un article, une fois de plus admirablement construit et écrit, faisant l'éloge (ou peu s'en faut

) des cerbères japonais sortis du cerveau malade de Mamoru Oshii dont l'ultime emblème, à tout le moins pour moi, restera à jamais le puissant et maladif Jin-Roh de 1999, claque visuelle et narrative dans le domaine de l'animé. La musique de Mizoguchi n'y étant pas pour rien, ainsi que notre katanesque ami le souligne fort justement.
Merci Môôôsieur Lee.

Sam Lowry a écrit : ↑mer. 27 avr. 2022 09:56alias le molosse

De quelle vésanie ai-je encore bien pu me rendre coupable pour écoper d'un sobriquet si diantrement peu distingué ? Mais pourquoi cela devrait-il me chaloir de la sorte alors que Sam, ce fidèle compagnon, s'est donné la peine d'honorer d'une chaleureuse présentation mon premier effort depuis une kyrielle de lustres ? Grand merci, l'ami.

Énorme, fantastique et sublime portrait du gigantesque Bernard Herrmann par notre héraut Julien Mazaudier. Et encore, tous les superlatifs ne suffiraient pas à décrire l'écrit de notre ami. Un genou à terre, saluons ce portrait déjà légendaire:
https://www.underscores.fr/portraits/20 ... 11-1975-2/

Riche et érudit tout en parvenant à être synthétique, avec comme toujours des références classiques qui ouvrent d'autant plus l'horizon qu'elles sortent volontiers de l'ordinaire, Julien nous régale une fois de plus. Ajoutez à ça une photo de crabe géant, on obtient un article parfait.

Le producteur (mais également publiciste, vigneron, politicien, directeur de musée...) Yves Rousset-Rouard en aura cornaqués un paquet, des noms plus ou moins illustres du cinéma. Un carnet d'adresses aussi volumineux qu'un antique grimoire, dans lequel figurent encore Pierre Bachelet, Vladimir Cosma, Gérard Calvi, Éric Demarsan, Philippe Sarde, Gainsbarre et une poignée d'autres de nos vaches sacrées, à nous autres béophiles ardents. Notre homme-orchestre, tout en verve truculente et en nostalgie amusée, fait aujourd'hui don à UnderScores d'une myriade de souvenirs fleurant bon la bergamote et le vieux meuble de Provence.

Excellente interview de Rousset Rouard qui a une très bonne mémoire de tout ce qui concerne la musique des films qu'il a produits. Ce n'est pas si courant chez les producteurs. Lecture grandement conseillée.

L'UnderScorama, naturellement, dont il demeure l'un des plus insubmersibles croisés, le cycle au long cours du poing-américain-dans-ta-tronche qu'il anime avec une vigueur olympienne aux côtés de votre serviteur parcheminé, et maintenant le retour sur le devant de la scène de la rubrique vidéoludique sculptée par ses propres mains zébrées de cicatrices... Sam est partout ! Une omniprésence que nul béophile doué d'un tant soit peu de raison ne conspuera. Et Giacchino encore moins, lui qui jouit d'une pléiade de flatteuses épithètes au sein de ce panégyrique luisant de frais dédié au premier coup d'éclat véritable de sa carrière.

Oh génial de retrouver cette rubrique ! Merci Sam pour ce superbe article très instructif et intéressant ! Ca me donne envie de me replonger dans le coffret LLL tiens ! D'autant que je n'ai pas réécouté ces scores depuis un bon moment !

Lee Van Cleef a écrit : ↑ven. 25 nov. 2022 20:15 Sam est partout ! Une omniprésence que nul béophile doué d'un tant soit peu de raison ne conspuera. Et Giacchino encore moins, lui qui jouit d'une pléiade de flatteuses épithètes au sein de ce panégyrique luisant de frais dédié au premier coup d'éclat véritable de sa carrière.

Merci ami Lee ! Je crois que ce Medal of Honor premier du nom méritait bien quelques adjectifs débordant d'enthousiasme et d'admiration de ma part car on tient la une des vraies pépites de la musique videoludique !

Nameless1138 a écrit : ↑ven. 25 nov. 2022 20:37 Merci Sam pour ce superbe article très instructif et intéressant !

Merci à toi Nameless1138, d'abord d'avoir pris la peine de répondre (ça fait toujours extrêmement plaisir que les lecteurs fassent des retours (positifs ou négatifs d'ailleurs) plutôt que lorsqu'ils se murent dans le silence du Web) et surtout d'avoir lu ma bafouillette !!

Merci, j'ai appris que papa Spielberg était au scénar, et avait demandé cette excellente BO, qui participent au succès de ce jeu ! J'ai envie d'y rejouer.
Dans mon top musical et vidéoludique avec Metal Gear Solid (Harry GW) et FF7.

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