Je souscris et plussoie à l'analyse de notre Pierrot. En effet, LOLA ne peut être vu que comme une ébauche de ce que sera un peu plus tard tout le cinéma de Jacques Demy. Bravo, bien vu Pierre !

UnderScores veut des femmes. La séquence du béophile va lui en donner ! Mais que tous les Don Juan de basse-cour prennent garde : aux antipodes du charme sensuel et gai de Lola fêté la semaine dernière par Pierrot, l'indomptable Gloria se soucie de plaire comme d'une guigne et dissimule dans son sac un méchant calibre que le premier rustaud venu se prendra illico dans les parties ! La dame de fer, néanmoins, n'est pas aussi glaciale qu'elle en a l'air. Bill Conti, tout lyrisme dégainé, est là pour en témoigner.

"Mes frères ! Vous tous, franc-maçons de la musique de film ! N'attendiez-vous donc pas en trépignant ? Ne vous
languissiez-vous point du jour glorieux ? La félicité, enfin, est sur vous : la Séquence du Béophile célèbre avec les
fastes d'un roi sa 50ème édition !
- Mortel sa race !
- On fait péter les high five, les mecs !
- Pierrot président !
- Et le vieux machin ministre des sports !"

Retour sur terre. En lieu et place de la tellurique euphorie d'une foule en liesse, deux mélomanes et demi ne sachant trop à quoi occuper leurs lundis font la démonstration d'une allégresse de chapelle... Oh, c'est l'intention qui compte, après tout ! Grand merci à ces braves clairsemés, que notre Pierrot, chargé de ficher les bougies dans le gâteau d'anniversaire, va récompenser d'un texte à la hauteur de l'événement. Jugez plutôt : Francis Ford Coppola et David Shire, rencontre au sommet pour un exceptionnel échantillon de "film-sonore".

Link a écrit :

Lee Van Cleef a écrit :Je serais même capable de vanter la virtuosité foutrakédélique de Bay au beau milieu d'un colloque sur le cinéma de Theo Angelopoulos, c'est tout dire...

Que quelqu'un ouvre de toute urgence un topic sur Angelopoulos, je veux voir ça !!

A défaut d'un topic truffé jusqu'au délire de ces greffes cinématographiques contre-nature auxquelles mon esprit de guingois incline fréquemment, il faudra te contenter, mon brave chimpanzé féru d'incendies criminels, d'une petite Séquence du Béophile (et avec quelque chose comme six ans de retard... Mes plus plates confuses). Note bien que j'ai malgré tout essayé de partir en vrille sur le divin Michael, mais l'omniscient Hellboy m'a aussitôt rappelé à l'ordre. Sans doute avait-il raison. La présence du meilleur ami des déluges pyrotechniques (ah ça, pour lui, gratter des allumettes afin d'obtenir l'équivalent d'un feu de broussaille, c'est carrément petit bras) eût paru incongrue, pour le moins, face à la musique qu'on ne qualifiera que très difficilement "d'explosive" de Karaindrou.

Et bien voilà une bien étrange découverte (pour moi). Je n'avais jamais entendu parler de ce film (et encore moins de sa compositrice !). L'extrait proposé génère, à tout le moins, pas mal d'interrogations. Que cherche cet homme qui suit cette femme ? Intriguant... oui. Mais j'ai peur de me retrouver confronté à l'un de ces obscurs opus Bergmanien où la voix off vous sape le moral en même temps que toute envie d'aller plus loin...

Lee Van Cleef a écrit :

Link a écrit :

Lee Van Cleef a écrit :Je serais même capable de vanter la virtuosité foutrakédélique de Bay au beau milieu d'un colloque sur le cinéma de Theo Angelopoulos, c'est tout dire...

Que quelqu'un ouvre de toute urgence un topic sur Angelopoulos, je veux voir ça !!

A défaut d'un topic truffé jusqu'au délire de ces greffes cinématographiques contre-nature auxquelles mon esprit de guingois incline fréquemment, il faudra te contenter, mon brave chimpanzé féru d'incendies criminels, d'une petite Séquence du Béophile (et avec quelque chose comme six ans de retard... Mes plus plates confuses). Note bien que j'ai malgré tout essayé de partir en vrille sur le divin Michael, mais l'omniscient Hellboy m'a aussitôt rappelé à l'ordre. Sans doute avait-il raison. La présence du meilleur ami des déluges pyrotechniques (ah ça, pour lui, gratter des allumettes afin d'obtenir l'équivalent d'un feu de broussaille, c'est carrément petit bras) eût paru incongrue, pour le moins, face à la musique qu'on ne qualifiera que très difficilement "d'explosive" de Karaindrou.

Je ne connais pas le film comme la plupart des films mis en musique par Karaindrou, en revanche, je connais bien l'oeuvre de cette excellente musicienne, une oeuvre pleine de poésie, typée et proche des cieux, celle que tu dévoiles étant l'une de mes préférées. "explosive" n'est évidemment pas le terme qui coïncide avec son approche musicale, c'est une autre dimension plus onirique, plus épurée et si personnelle.

Sam Lowry a écrit :Et bien voilà une bien étrange découverte (pour moi). Je n'avais jamais entendu parler de ce film (et encore moins de sa compositrice !). L'extrait proposé génère, à tout le moins, pas mal d'interrogations. Que cherche cet homme qui suit cette femme ? Intriguant... oui. Mais j'ai peur de me retrouver confronté à l'un de ces obscurs opus Bergmanien où la voix off vous sape le moral en même temps que toute envie d'aller plus loin...

Ah les préjugés !!!!! T'as pas honte Sam ?

Non.

Allons, Pierrot, ne morigène pas si implacablement notre bicéphale camarade ! Il est sage, au contraire, de le voir garder avec l'univers d'Angelopoulos de précautionneuses distances, eu égard à la circonspection larvée avec laquelle il tient pour habitude, me semble-t-il, de toiser à peu près tout ce qui ne ressort pas du cinéma populaire.

Chez ces nabots pustuleux et bien mal éduqués que sont les Gremlins, flanquer un boxon monstre en plein coeur des fêtes de Noël ressemble comme qui dirait à une seconde nature. Et les voici catapultés à travers toutes les écoutilles d'UnderScores ! Mais ne craignez rien, Pierrot est là pour faire rempart de sa musculeuse charpente. A moins que... Jouer les garde-chiourme aux sourcils froncés ne le passionnant, en fin de compte, pas beaucoup plus que ça, notre bon camarade préfère mettre l'occasion à profit pour évoquer maître Jerry et ses synthés miauleurs. On ne va surtout pas l'en blâmer.

Aaaah ! Heureusement qu'il y en a quelques uns pour nous avertir sur les dangers de Noël ! Bravo à Pierrot pour sa chronique au poil (d'ailleurs, bien que Gizmo soit tout poilu, les gremlins eux sont comme recouverts d'une peau verdâtre qui rappelle bien le sapin de Noël) ! Je rêve d'un ultime épisode des aventures de John McLane aux prises, en pleines fêtes de fin d'année, avec une armée de Gremlins tous plus décérébrés les uns que les autres !... Je sais... Je fais de drôles de rêves !
Giiizmooo, caca !

D'une invasion de bestioles déchaînées l'autre ! Cette semaine, les Gremlins cèdent leur strapontin à de moins "sympathiques" et, surtout, beaucoup plus imposantes créatures. Normal. Au pays du Soleil Levant, on n'aime les monstres que lorsqu'ils rivalisent de cyclopéennes dimensions. Tout ça depuis qu'un certain lézard atomique est allé batifoler entre les immeubles de Tokyo... Calmez-vous cependant, gentlemen, ce n'est point Godzilla sur lequel le vieux Van Cleef a choisi de braquer le feu de ses projecteurs. Juste un compère un peu plus aérien et membraneux.

On fait son Lee comme on se couche, dit le proverbe ! Et notre sympathique ninja arthritique rempile dans le sensationnel avec cet oiseau de malheur de Rodan. Ils sont fous ces nippons.

Après les déconnades orgiaques de son précédent méfait, Pierrot s'est résolu cette fois à faire ruisseler sur les joues du tout-UnderScores des torrents aqueux. Et pour ce faire, rien de tel que le fantastique tire-larmes du cinéma ibérique à l'aube du nouveau millénaire. Une jolie petite parenthèse de créativité et d'onirisme sensible pour nos amis espagnols, dont mon auguste compagnon de galère semble avoir gardé bien des souvenirs précieux.

J'imagine le Grand Sachem tout frétillant, de ses orteils chaussés de mocassins fatigués jusqu'à la plus haute plume (hum, disons, par égard pour la vérité, la moins défraîchie) de son encombrante coiffe. Enfin un papier sur Tangerine Dream ! Hé-hé-hé... Que tu crois, mon canard ! Tes idoles teutonnes ont certes musicalisé Thief, mais la séquence finale, où James Caan empoigne son flingue, leur a filé entre les doigts. Et c'est bien sûr de celle-ci qu'il est aujourd'hui question, sous la plume tarabiscotée du vieux Van Cleef. Oh ! allez ! Craig Safan, c'est pas si mal...

Tout va très bien, madame la Marquise ! Entre les mains douces et viriles, romantiques et fougueuses tout en même temps, du gentilhomme Pierrot, vous attend un sort bien plus enviable sort qu'entre celles, verruqueuses et velues, de ce balafré de Peyrac. A des années-lumière de l'iconoclasme qui le caractérise habituellement, Michel Magne fait roucouler moult violons et péter myriades de cuivres en l'honneur du délicieux minois de notre rousse héroïne. Et ça marche !

Même si la Séquence du Béophile, d'intrinsèque façon, est plutôt du genre à garder un oeil humecté dans le rétroviseur, elle peut aussi faire montre d'une héroïque ingéniosité pour ne pas se laisser distancer par l'actualité. Laquelle, ces derniers temps, a bâti plus d'un pont d'or en l'honneur de La La Land, que nos salles obscures viennent justement d'accueillir en leur sein. Les papilles gustatives toutes trémulantes, le vieux Van Cleef s'est aussitôt tourné vers trois des pachas du musical hollywoodien, Cole Porter, Vincente Minnelli et Gene Kelly, pour saluer dans la mesure de ses modestes capacités la résurrection des émois (en)chantés.

Crois le ou non, mon cher Lee, je ne connaissais pas ce PIRATE dont tu vantes tant les mérites. Une lacune qu'il faudra que je comble au plus tôt car, oui, j'aime les comédies musicales et en particulier Gene Kelly. En tout cas, ton texte à l'appui de l'extrait choisi m'engage à voir ce film... Merci.

Lee Van Cleef a écrit :Même si la Séquence du Béophile, d'intrinsèque façon, est plutôt du genre à garder un oeil humecté dans le rétroviseur, elle peut aussi faire montre d'une héroïque ingéniosité pour ne pas se laisser distancer par l'actualité. Laquelle, ces derniers temps, a bâti plus d'un pont d'or en l'honneur de La La Land, que nos salles obscures viennent justement d'accueillir en leur sein. Les papilles gustatives toutes trémulantes, le vieux Van Cleef s'est aussitôt tourné vers trois des pachas du musical hollywoodien, Cole Porter, Vincente Minnelli et Gene Kelly, pour saluer dans la mesure de ses modestes capacités la résurrection des émois (en)chantés.

Bon texte, Lee, qui fera plaisir aux amateurs du genre, pas à moi car je ne supporte pas en général les comédies musicales, Gene Kelly & Fred Astaire, chants & musiques, j'y suis totalement allergique et cela depuis toujours.

Très bon article cher amateur de musicals, j'ai toujours mis The Pirate parmi mes Minnelli préféré, avec Yolanda And The Thief que tu cites également. Un des grands moments du film reste la chanson "Be a Clown" (dont le thème inspirera le fameux "Make me laugh" de Singin' in the rain) interprété par le trio formé de Gene Kelly et des Nicholas Brothers, danseurs exceptionnels qui n'ont pas eu la carrière qu'ils méritaient (oui, ils étaient noirs... )

Sam Lowry a écrit :Crois le ou non, mon cher Lee, je ne connaissais pas ce PIRATE dont tu vantes tant les mérites. Une lacune qu'il faudra que je comble au plus tôt car, oui, j'aime les comédies musicales et en particulier Gene Kelly.

Pour quelqu'un (toi, en l'occurrence, chère curiosité bicéphale de la nature) qui, en ces lieux mêmes, s'était déjà enhardi à qualifier non sans raison l'ami Gene de "king of kings", ça la fiche un peu mal d'avoir toujours fait l'impasse sur ce qui demeure, sans barguignage possible, l'une de ses plus tourbillonnantes interprétations ! Allez zou, on se choppe le DVD presto, on se carre confortablement dans son fauteuil duveteux, et on admire, l'oeil pétillant.

Janus a écrit :je ne supporte pas en général les comédies musicales, Gene Kelly & Fred Astaire, chants & musiques, j'y suis totalement allergique et cela depuis toujours.

J'en suis bien chagrin, camarade. Car sans le savoir, tu répudies ainsi le cinéma dans sa forme originelle absolue, qui déifie le mouvement et sacralise le corps. Un cinéma chorégraphique dont les plus beaux enfants, tel qu'il me semble le voir depuis les hauteurs point trop vertigineuses de mon dos d'âne analytique, sont le burlesque du temps du muet, la comédie kung-fu hongkongaise des années 70 et 80 et, donc, la comédie musicale. Ce terrific trio, jamais le vieux Van Cleef ne s'en lassera.

Lee Van Cleef a écrit :l'une de ses plus tourbillonnantes interprétations

Ah ! Rien de moins ?!?! Bon, si je trouve ce film pour quelques piécettes, je me jetterai dans l'aventure. Merci à toi.

Lee Van Cleef a écrit :

Janus a écrit :je ne supporte pas en général les comédies musicales, Gene Kelly & Fred Astaire, chants & musiques, j'y suis totalement allergique et cela depuis toujours.

J'en suis bien chagrin, camarade. Car sans le savoir, tu répudies ainsi le cinéma dans sa forme originelle absolue, qui déifie le mouvement et sacralise le corps. Un cinéma chorégraphique dont les plus beaux enfants, tel qu'il me semble le voir depuis les hauteurs point trop vertigineuses de mon dos d'âne analytique, sont le burlesque du temps du muet, la comédie kung-fu hongkongaise des années 70 et 80 et, donc, la comédie musicale. Ce terrific trio, jamais le vieux Van Cleef ne s'en lassera.

Ah mais, nulle envie d'en dégouter quiconque , seulement voilà, je préfère encore regarder un film muet de trois heures narrant la vie de Jeanne d'Arc ou de Monté-cristo, sur une musique de Crivelli ou de Klusak, que n'importe laquelle de ces comédies musicales, quitte à devoir croiser le fer avec toi!

Aujourd'hui, il est hors de question que le vieux Van Cleef s'amuse à jouer le maître de cérémonie qu'on ne rêve que de bâillonner. Car, pour Pierrot, que le décès de John Hurt n'a pas laissé de marbre, l'heure est au recueillement et à l'émotion. Entendez ses doctes paroles !

Petite anecdote, en réécoutant Elephant Man récemment, la séquence choisie ici par Pierrrebrrr m'avait fait penser au travail d'Howard Shore pour The Fly, également produit par Mel Brooks...