Lee : "Ami Janus, enfile ton pyjama, y'a baston !"
Janus : "Il va regretter la foudre des ninjas ce Sam !"

Janus a écrit :J'ai failli me laisser tenter par son "Moïse" mais n'ai pas franchi le pas. Qu'en as-tu pensé?

Me voici une fois de plus aussi dépourvu de ressort qu'un mollusque infortuné face à l'érudition dévoreuse de mondes de notre ami Janus... J'ignorais totalement que Baxter avait fricoté avec les tables de la Loi ! Néanmoins, et malgré toute la sympathie que m'inspire le riche corpus du monsieur, je doute qu'il soit parvenu à livrer une partition aussi phénoménalement riche que le grand oeuvre tétanisant de Morricone sur ce biblique sujet.

J'ai bien trouvé un Moses Baxter qui n'a rien à voir avec Less mais pas de Moïse de Less Baxter.

Il est minuit... L'heure des sorcières ! Mais bon, j'allais tout de même pas attendre, histoire d'exaspérer mes modestes effets de manche, que les aiguilles en fer forgé de l'antique horloge se taquinent toutes deux au firmament du cadre fleuri de moulures gothiques... Me voici donc prenant hardiment l'heure de vitesse, avec à ma remorque une petite fournée ibérique joyeusement peinturlurée où les adoratrices du Mal ont l'excellente idée d'abandonner les traditionnelles robes noires et informes pour des tenues, heu... plus décontractées, mettons.

J'aime !

Charlton Heston s'en retourne rouler sa bosse au pied des pyramides ! Mais cette fois, pas l'ombre d'un décor monumental, pas de hordes de figurants qui grouillent à perte de vue, et du coup, pas de cuivres d'airain non plus pour ébouriffer les permanentes. Séchez bien vite ces larmes malvenues, gentlemen : la présence de Claude Bolling aurait pu tourner à l'erreur rédhibitoire de casting, elle donne au final une grande part de son élégance à ce film singulier.

Très bon score de Bolling !

Des plaies, des bosses, des coups de latte suspendus entre ciel et terre, des affreux jamais à court de rires démoniaques, des lanternes tendues de peau humaine et plein d'autres réjouissances succulentes sont à l'ordre béophile du jour, le tout condensé en un seul disque sur lequel on aura sauté à pieds joints pour que tout rentre. Encore un de ces programmes déliquescents dont est inexplicablement friand le vieux Van Cleef ! Le goût musqué de ces fadaises musico-pelliculées ne lui passera-t-il donc jamais ?

Rien de tel qu'un Big Mac croustillant sous la dent et fondant sur la langue pour se requinquer, serinait Ronald McDonald au temps de son obèse splendeur. On n'était pas dans l'obligation de croire sur parole le sinistre drille à l'écarlate sourire, contrairement aux héros de Mac and Me, tous à deux doigts d'ériger une statue en son gastronomique honneur. Dans cet invraisemblable fatras, Alan Silvestri est à peu près le seul à garder la tête froide, préférant conter fleurette aux oreilles plutôt que de forer des trous béants dans les estomacs au supplice.

C'est vrai que Silvestri a quand même trainé son lot de nanars ! Et celui-là est sacrément gratiné ! Trouver l'inspiration dans une mélasse pareille, bah moi je dis bravo parce que ça doit pas être évident !

Pas faux. Certains font E.T., d'autres doivent se farcir les tristes succédanés. Silvestri avait débuté dans les chips, il se devait d'enchaîner sur le burger. Heureusement, il s'est ensuite rattrapé !

Tout de suite les grands mots ! Une femmes se retrouve prisonnière d'une cage d'un genre un peu particulier dans le petit papier du jour, et déjà les habitués d'UnderScores, saisis de panique, appellent frénétiquement les modérateurs à contre-carrer la verve perverse du vieux Van Cleef. Ne vous faites donc pas tant de mouron ! Lady in a Cage ne mange pas de ce pain-là. Sans compter que ce serait bien dommage de laisser un bête malentendu vous priver de la musique délicieusement raboteuse de Paul Glass.

Punaise ! Je me demande bien où tu vas chercher toutes ces b.o., mon cher ninja arthritique ! Ce LADY IN A CAGE, j'avoue que je ne l'ai pas vu venir. Et encore moins, celui de ce matin : LE MARIAGE COLLECTIF !! Et puis quoi encore ? Un tennis à 11 contre 11 ? Bien entendu, tout cela sans dire que je n'ai jamais entendu parler de ce monsieur Mirouze...

Compositeur un peu trop discret ce Paul Glass mais pas inintéressant. J'aimerais bien qu'on est un jour une édition CD d'Une Fille pour le Diable. Il n'existe qu'un court extrait, disponible sur une compilation de la hammer.

Sam Lowry a écrit :Ce LADY IN A CAGE, j'avoue que je ne l'ai pas vu venir.

A défaut du score, tu devrais au moins tenter de donner sa chance au film, asphyxiante réussite où brillent une incroyable Olivia de Havilland et, trouvant ici l'une de ses toutes premières apparitions à l'écran, James Caan en terrible chef de meute. Moi-même, qui admire Lady in a Cage depuis un bail, lui avais rendu il n'y a pas longtemps un modeste hommage. Gare, néanmoins ! Toute la scène finale y est balancée sans vergogne.

Sam Lowry a écrit :Punaise ! Je me demande bien où tu vas chercher toutes ces b.o., mon cher ninja arthritique !

Dans le grand chaudron noirci du bis, aussi devrais-tu cesser de t'étonner d'y faire toujours de bien mauvaises rencontres, ne penses-tu pas ? Quelques autres spécimens purulents guettent encore ta venue, je le redoute fort, et t'occasionneront plus d'une misère avant que ne s'achève mon petit cycle aux miasmes délétères. Lequel, soupirons en choeur de soulagement, s'achemine paisiblement vers le point définitif.

Sam Lowry a écrit :Bien entendu, tout cela sans dire que je n'ai jamais entendu parler de ce monsieur Mirouze...

Avant de songer à une éventuelle (et chaudement recommandée, par moi en tout cas) rencontre musicale avec ce drôle de monsieur, commence donc par ne plus affubler son patronyme d'un pied bot, bougre de malappris ! Et puisque c'est comme ça, je ne me fendrais même pas du traditionnel petit texte de présentation, aujourd'hui... Mais pour être honnête, sous le vernis de ma sensibilité outragée pointe un réconfort céleste, car dénicher une photo exploitable d'un truc aussi obscur n'a vraiment rien d'une sinécure, croyez-moi.

Gare aux oreilles modelées dans une délicate pâte de verre ! Aujourd'hui, c'est du brutal, garanti sur facture. Le genre à soutirer des meuglements d'extase à notre Krull si délicat et à immerger au fin fond des abysses de la consternation à peu près tous les autres habitants d'UnderScores. Mais des films aussi déjantés, aussi furibonds, aussi convulsifs que la trilogie Tetsuo n'auraient jamais pu se satisfaire d'une musique toute de fine dentelle et de voiles arachnéens.

Ouh lalala ! Oui, ça c'est du très lourd ! J'avoue que j'avais eu grand peine à finir le premier film. Et mon courage m'abandonna à l'idée de visionner les deux suites. Pas ma came.

Je m'en souviens comme si c'était hier... Ma première rencontre avec Tsukamoto eut lieu dans la pénombre d'une salle qui avait eu l'audace de programmer, non pas son oeuvre phare Tetsuo, mais l'incroyable Tokyo Fist. A ce moment-là, j'ignorais encore à quelle sauce j'allais être dévoré à belles dents, ne connaissant du cinéaste frappadingue qu'une poignée de photos d'exploitation plus qu'intrigantes et les amphigouris tachés de bave d'une frange assez réduite finalement de la presse spécialisée. Et je ne devais pas être le seul à baigner dans cette ignorance riche de périls, si l'on considère le robinet torrentueux des spectateurs qui, durant les trois premiers quarts d'heure en particulier, titubèrent maladroitement en direction de la plus proche sortie. Quand ils retrouvèrent la lumière du jour, les braves et valeureux (dont le vieux Van Cleef lui-même, bien sûr) restés jusqu'au bout tétanisés sur leur strapontin avaient l'air des survivants hagards d'un bombardement aérien d'apocalypse. Jamais, sans doute, n'avais-je frôlé la mort d'aussi près devant un écran géant.

La seule fois où j'ai frôlé la mort devant un écran, c'était pendant la projection de TAXI 5.

Dans ton cas, ami Sam, il serait certainement mieux approprié de parler d'un endormissement ayant frôlé l'état végétatif. Ce qui n'en fait pas une expérience moins périlleuse que la mienne, je te l'accorde.

Planquez les gosses, numérotez vos abattis et, tant que vous y êtes, cuirassez vos tympans d'acier insonorisé : le Maître en personne toise aujourd'hui de ses yeux globuleux les citoyens tremblants d'UnderScores. Quoi de plus normal ? Le vieux Van Cleef ne pouvait imaginer une seule nanoseconde qu'une rétrospective musicale se voulant bisseuse jusqu'à la moelle se passerait de l'auguste présence de Chuck Cirino. Au menu, forcément, abondent des robots fumasses, des épées sifflantes, des femmes bien sûr, tétons gonflés d'orgueil et toison au vent, et pour enluminer tout ce souk, l'inqualifiable musique du grand homme.

Lee Van Cleef a écrit :Planquez les gosses, numérotez vos abattis et, tant que vous y êtes, cuirassez vos tympans d'acier insonorisé : le Maître en personne toise aujourd'hui de ses yeux globuleux les citoyens tremblants d'UnderScores. Quoi de plus normal ? Le vieux Van Cleef ne pouvait imaginer une seule nanoseconde qu'une rétrospective musicale se voulant bisseuse jusqu'à la moelle se passerait de l'auguste présence de Chuck Cirino. Au menu, forcément, abondent des robots fumasses, des épées sifflantes, des femmes bien sûr, tétons gonflés d'orgueil et toison au vent, et pour enluminer tout ce souk, l'inqualifiable musique du grand homme.

Par pitié débrancher le !

Par Toutatis et Crom, que le saint nom du divin Chuck Cirino soit loué jusqu'au dernier siècle des siècles ! Amen.
Et dire que je n'ai pas encore l'ombre d'un cd de ce phénomène de foire(ux) !

Lee Van Cleef a écrit :Planquez les gosses, numérotez vos abattis et, tant que vous y êtes, cuirassez vos tympans d'acier insonorisé : le Maître en personne toise aujourd'hui de ses yeux globuleux les citoyens tremblants d'UnderScores. Quoi de plus normal ? Le vieux Van Cleef ne pouvait imaginer une seule nanoseconde qu'une rétrospective musicale se voulant bisseuse jusqu'à la moelle se passerait de l'auguste présence de Chuck Cirino. Au menu, forcément, abondent des robots fumasses, des épées sifflantes, des femmes bien sûr, tétons gonflés d'orgueil et toison au vent, et pour enluminer tout ce souk, l'inqualifiable musique du grand homme.

Un article d'un sérieux imperturbable (le grand paradoxe, c'est que j'ai mouillé ma liquette à force de rire) sur un artiste à écouter d'urgence ! J'en ai une furieuse envie maintenant !

Ah oui, il faut avouer que ça tabasse...