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Il y a dans cette partition de Burwell un genre de douceur trouble, distillé par les cordes, sur fond d’orage qui gronde matérialisé par les cuivres et les percussions japonaises. À bien y réfléchir, le climat urbain et sophistiqué qui en résulte et traduit la peur du titre original n’est pas sans rappeler certaines manières insidieuses d’un Howard Shore.
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Composé par Burwell et dirigé par Shirley Walker, ce score pour un thriller psychologique de 1996 distille évidemment le trouble et le malaise à dose guère homéopathique. Grâce à la musique, le compositeur nous fait ressentir la mise en danger de la famille. Bien sûr parfait dans le film, je trouve l’écoute pas forcément passionnante sur la durée.
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On dit que la peur n’évite pas le danger. Ici, ils se font longtemps discrets : une sourde inquiétude serait plutôt de mise derrière les longs accords de Burwell, peu à peu accentuée par les tambours taiko et la guitare électrique. La composition s’affirme au climax, mais c’est d’abord l’ambiance sonore qu’on appréciera.
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Une curiosité que ce Burwell en mode John Barry, bien que le style de Burwell (avec mise en avant des altos et violoncelles et les percussions un peu sèches quasi sans réverb) soit assez présent. Dans son traitement, la musique de Fear se rapproche parfois de Conspiracy Theory ou même de Fargo. On a connu pire comparaison.
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Mais quelle idée d’exhumer un score des années 90 pour un thriller générique ! Mais une bonne idée pour le coup. Orchestré aux petits oignons par Shirley Walker, voici une partition trouble et parfaitement exécutée, où Burwell ne perd jamais la trame de ses mélodies. Pas mal du tout !
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