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Toute première (et prometteuse) contribution pour le grand écran et déjà du cœur à l’ouvrage pour confectionner sur mesure à ce Jekyll & Hyde un manteau musical sombre et enveloppant. Entre thème-valse enjôleur, lyrisme contrarié et accents macabres on croit déceler l’empreinte, peut-être plus prégnante que toute autre, du Williams des 70’s.
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Le compositeur conçoit un score gothique, mitonné avec amour et maîtrise. Dans un maelström de sentiments, il nous invite à une balade aux portes de la folie, en compagnie du Dr. Jekyll et de M. Hyde. Pour ce film de Gérard Kikoïne (petit coquin, ne fait pas semblant de ne pas connaître sa filmo), Talgorn frappe au cœur le béophile exigeant.
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Le Dr. Fred invite un orchestre classique, Mr. Talgorn le change en brouillard et en couteau. Parfois plus hypnotique que vraiment mémorable, ce score angoissant brille pourtant par moult détails et passages aussi réussis qu’obligés, qui en font au finale une belle réussite du genre : à savourer dans le noir.
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Un jour de désœuvrement du début des années 90, je tombe sur une vidéo, attiré par la cover et les noms de Perkins et Barber. Je reste bouche bée devant… la musique. J’ai eu, à cet instant, la sensation d’avoir découvert en Talgorn un diamant brut. Un diamant que personne n’a voulu placer dans l’écrin qui lui revenait de droit…
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C’est sa première partition, pour un démarquage de Jekyll & Hyde avec un Antony Perkins complètement cintré, et Talgorn frappe (déjà) fort. On sent tout le cœur à l’ouvrage pour ce travail inaugural et tout le talent que ce compositeur trop rare déploiera dans sa carrière. Coup d’essai, quasi coup de maître. Respect.
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