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Desplat n’a pas laissé un souvenir impérissable sur les deux volets de Jérôme Salle, on était donc curieux de ce que Frédéric Vercheval, que l’on connaît peu finalement, allait pouvoir apporter. Las, son électro-orchestral avec chant, duduk et percussions s’avère froid, sans âme, délivré au kilomètre et, pour tout dire, bien peu ragoûtant.
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Le compositeur belge suit dans cette aventure le réalisateur Olivier Masset-Depasse, son compatriote, avec lequel il a déjà collaboré. S’il œuvre pour l’image depuis plus de trente ans, je n’ai rien vu de ce qu’il a mis en musique. Ici, il fait des propositions parfois intéressantes, mais souvent trop passe-partout. Et le trip électro me hérisse le poil.
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Vercheval a bien compris l’habillage « thriller d’action » 2024, tout restitué à la perfection : éviter toute originalité pouvant faire tiquer ses producteurs, leurs enfants, leurs épouses ou leurs poissons rouges. Ses mesures tombent impec’, avec l’élégance un peu fade du bon prêt à porter, celui qui se vend mais ne se voit pas.
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Inattendu, après deux opus composés (sans éclat) par Desplat. Sonne comme très impeccablement « produit » : techniquement complexe mais dépourvu de trait distinctif. Passé un thème dramatique avec flûte et duduk, le ton constamment grave, l’absence de fantaisie font que je ne le réécouterai jamais.
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Alors, évidemment quand les inspirations (ou le temp track ?) sont collées sur Balfe pour les scènes d’actions (des percussions hystériques, souvent samplées, et qui ne débouchent sur rien) et du simili-Zimmer pour tout ce qui est sound design, on sent vite la fatigue arriver. Pour moi, ça ne vaut pas un kopeck.
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Mouais, c’est pas mal. Et je dois bien dire que j’en n’attendais absolument rien. Vercheval prend la suite de Desplat avec détermination et panache. Pas la B.O. de l’année mais un travail solide et soigné.
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