Strange World (Henry Jackman)

STRANGE WORLD (2022)
Compositeur : Henry Jackman
Éditeur : Walt Disney Records
Format : Digital
Date de sortie : 23/11/2022

	Le constat est toujours le même : de bonnes notes d’intention et de solides références en tête, des saillies cuivrées et altières bien placées, quelques séquences idéalement spectaculaires par moment… et malgré cela Jackman n’est qu’un honnête faiseur d’aventures divertissantes mais qui peinent souvent à arborer fièrement un grand A.
	Avec ma foutue passion pour les musiques de films d’animation, je ne peux qu’adhérer à ce score, certes calibré, mais surtout fort généreux. Et puis Jackman n’est pas le moins doué des compositeurs issus de l’écurie RCP, même s’il est loin de n’avoir réalisé que des pépites. Et à la vue de sa filmographie, l’animation lui réussit plutôt bien. Un CD, SVP !
	Très agréable surprise. Comme il le fait parfois, Jackman signe une partition orchestrale assez « vieille école », s’alignant sur les travaux de Debney et Giacchino (avec toujours une pointe de Predator !), plutôt que Powell ou Mancina par exemple. Le thème principal héroïco-aventureux est chouette et apparaît sous différentes variations.
	Pourquoi confier la musique d’un film à ce compositeur reste un mystère que je n’arrive pas à élucider. Son travail orchestral, certes un peu moins pataud que chez ces confrères de RCP, est presque toujours générique, d’une fadeur digne d’une salade sans assaisonnement. Quel monde étrange que celui des producteurs…
	Pas si étrange ce monde 80’s où on flirte sans cesse avec Elfman, Horner ou Williams, mais très agréable grâce à l’utilisation naturelle de l’orchestre et l’esprit d’aventure juvénile qui y règne. La fanfare héroïque (base de la chanson thème) tape dans le mille, et si on se dit trop souvent qu’il manque « le truc en plus », on se le dit avec un grand sourire.
	Voici le nouveau Disney, vaguement inspiré de Jules Verne. Rien de honteux dans le travail de Henry Jackman, c’est même plutôt bien, entre thèmes héroïques, mickey-mousing et morceaux d’action joliment troussés. Reste qu’il n’y a rien d’inoubliable ou de transcendant non plus.