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Un peu de clavecin et d’orgue, un piano néo-romantique, des cordes expressionnistes… Assurément très inspiré par son sujet, Korzeniowski s’insinue dans la tête du principal personnage et traduit avec beaucoup de goût et de sens de la mesure les tourments, peurs, doutes et joies de l’auteur, extériorisant ses émotions avec élégance.
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J’écoute Abel et cahin-caha, je me dis que ce compositeur n’est pas fait pour moi. Ici, sa musique épouse l’exaltation et les tourments de l’héroïne, au cœur de la lande anglaise du XIXème siècle. Si certaines plages réservent de beaux moments de fougue ou de romantisme, l’aspect souvent répétitif et parfois sombre me laisse en dehors.
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Toujours aussi soigné, le néo-classicisme lorgnant sur le minimalisme s’avère encore une fois payant. Piano et cordes sont minutieusement exploités, parfois accompagnés d’un orgue, de voix, d’un clavecin, d’une timbale… C’est poétique et déprimant à la fois, beau comme les couleurs fanées de l’automne.
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L’habileté avec laquelle Korzeniowski tire le meilleur parti de sa formation orchestrale (relativement réduite, piano et cordes essentiellement) est assez fascinante. Il injecte, par des agitatos de cordes assez subtils, une dimension inquiétante dans un canevas plutôt dramatique et émouvant. Superbe.
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Ça virevolte toujours chez Abel Korzeniowski. Quelques chœurs et les boucles s’enchaînent, faisant de l’œil à Michael Nyman, parfois à Philip Glass. On pourrait, on devrait se lasser, oui mais voilà, c’est romantique, c’est beau, et ce tourbillon emporte tout sur son passage.
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