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Avec une distance émotionnelle aussi étonnante que rédhibitoire, Blanchard signe une partition pataude où tout sonne mal et creux. Les percussions africaines semblent engluées dans le rendu sonore pâteux de l’orchestre, les bouffées synthétiques sont volatiles et sans saveur, et même le chœur manque… de cœur.
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Étant très sensible aux rythmes et chants africains (hormis la Saga Africa de qui vous savez…), je partais confiant. Au final, je reste partagé, car si les morceaux les plus marqués par l’âme africaine sont vraiment captivants, les autres sont beaucoup trop génériques. Et 43 plages pour 83 minutes, ça laisse peu de place au développement.
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De façon attendue, percussions et voix africaines sont de mise, Blanchard les accompagnant parfois un orchestre solennel et éléments électroniques (percus, nappes). Si le résultat est de très bonne tenue, le ton souvent austère et le style parfois dépouillé pourront faire paraître l’album plus long qu’il ne l’est.
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On passera sur le film, gangréné par un révisio-wokisme toujours prompt à faire dire n’importe quoi à l’Histoire, pour se concentrer sur la musique de Blanchard, d’ordinaire compositeur possédant une voix particulière. Cette voix s’est ici fondue dans le tout venant des clichés qu’on peut redouter sur une telle histoire. Déception.
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J’espérais mieux de Blanchard : la recette africano-hollywoodienne de base l’emporte sur l’originalité. Oui, on entend de beaux chants (merci Lebo M), mais ce travail de percussions, devenu un cliché de blockbuster (même hors référence à l’Afrique) s’épuise à défaut de développements thématiques. Heureusement, il y a des moments forts.
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J’avais laissé Terence Blanchard sur un excellent Da 5 Bloods aux accents williamsiens. Le revoici sur un film aux rythmes africains, et c’est encore une fois vraiment très bon ! L’album aurait peut être gagné à être un peu plus resserré mais ça reste un superbe boulot, aux thèmes majestueux. Que c’est beau !
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