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Musique aurorale ou crépusculaire ? Les approches de Shore pour Cronenberg faisant chaque fois corps avec leur sujet, on ne peut que se délecter de cette expérience sonore viciée et ambiguë pour oreilles averties où se côtoient électro sophistiquée, quatuor à cordes souvent dissonant et sonorités orchestrales pesantes.
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Howard Shore est donc de retour pour le nouveau film chelou de David Cronenberg, son poto de toujours. Le score vise à créer une ambiance à la fois malsaine et viscérale. Cela fonctionne peut-être avec les images. Hélas, l’écoute seule fait plutôt naître un désintérêt poli, voire un bel ennui. Pour le coup, la brièveté de l’album est un sacré atout.
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À partir de sons électroniques (un brin carpenteriens) et d’un quartet de cordes, Shore tisse une ambiance à la fois vénéneuse et clinique. L’auditeur est happé, grâce à une mélodie principale séduisante, des motifs répétitifs et une épure sonore, bien que la dernière partie de l’album paraisse un peu éteinte.
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Pour ces crimes du futur, Shore fait un retour dans le passé avec une musique cérébrale, quasi athématique, pour un film où Cronenberg développe ses obsessions tournant autour de la culpabilité, de la normalité et du lien entre réflexion et acte, entre pensée et chair. En écoute isolée, c’est malheureusement extrêmement aride.
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Shore, Cronenberg, analogique. À chaque film un nouvel univers sonore, ou presque. On est ici plus proche de leurs premiers jeux que des virées be-bop d’un Naked Lunch. Anxiogène sans noyer l’auditeur, l’œuvre creuse dans une matière « terreuse » mi-claviers mi-cordes tout en s’appuyant sur une mélodie bien identifiable. Fascinant.
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