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Cher Marco, la neige que tu foules ici n’est pas vierge, loin de là, et pas seulement à cause du sang vermeil brutalement répandu par un tueur en série. Mais le chemin emprunté a beau être balisé, le voyage s’avère pourtant passionnant de bout en bout, empli de mystère, de terreur et d’une douloureuse et touchante humanité.
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Beltrami sait y faire pour mêler suspense et lyrisme entre lumière et obscurité : ce score est à ce point de vue donc fort typique de son auteur, à la fois particulièrement séduisant dans ce style et néanmoins assez attendu, rappelant sans cesse bien d’autres travaux passés. Pour cette fois en tout cas, on ne va pas bouder pour autant.
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Un de ces « petits » scores que Beltrami est devenu capable de poser sur la partition les yeux fermés. Et tout y est : un thème principal lyrique, sombre et profondément émouvant, un suspense glaçant et implacable, une ligne narrative tendue sur tout le disque. Les yeux fermés… et Beltrami touche en plein cœur, en plus.
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Malgré l’échec qu’est le film (terminé en étant incomplet), Marco Beltrami s’acquitte d’un intense travail de « peinture musicale », mélangeant à son arsenal sinistre typique d’habiles sonorités évoquant des paysages nocturnes désolés et enneigés. La simplicité mélodique équilibre efficacement l’aspect narratif par rapport à l’ambiance pure.
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Beltrami et l’horreur, ça n’est pas nouveau. Mais les concessions à l’électronique de la série des Scream laissent la place ici à une couleur orchestrale plus prononcée. Le score entre à la fois en contraste saisissant avec la blancheur immaculée de l’hiver et en osmose avec l’atmosphère tendue de ce thriller nordique. A noter un piano solo époustouflant !
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