JESUS OF NAZARETH (1977)
JÉSUS DE NAZARETH
Compositeur : Maurice Jarre
Durée : 40:16 | 11 pistes
Éditeur : Cinephile UK
Une mini-série biblique anglo-italienne de Franco Zeffirelli servie par un casting proprement hallucinant : Robert Powell en Jésus, Anne Bancroft, Ernest Borgnine, Claudia Cardinale, James Earl Jones, Stacy Keach, James Mason, Laurence Oliver, Donald Pleasence, Christopher Plummer, Anthony Quinn, Rod Steiger, Peter Ustinov, Ian Holm, Michael York, Simon MacCorkindale… Même le gars au fond de l’écran lors de la multiplication des pains a une tête connue ! Acteurs de luxe, compositeur idem : à la tête du National Philharmonic Orchestra, Jarre ne se contente pas de suivre la vie du Christ, il l’enlumine, il l’éclaire de sa musique. Une superbe partition dans la mouvance des récits bibliques adaptés au cinéma, un score à l’ancienne mode épique et grandiose, même dans ses phases les plus intimistes. Le Maestro, visiblement inspiré par le sujet, multiplie les thèmes, tous plus beaux les uns que les autres. On passe allègrement d’une ouverture tragique et incroyablement ample (le thème de Jésus) au mystère palpable, introduit par les ondes Martenot, de l’Annonciation. L’instrument de prédilection de Jarre souligne superbement cet événement avec une majesté toute en retenue. Mystère encore avec l’arrivée des Rois mages : les sons se font plus ethniques et la magie de l’instant, accompagnée de percussions, s’étoffe en crescendo. Le thème du baptême se veut plus bucolique, tout en calme et beauté, soutenu par une harpe complice. Le court Jairus’ Daughter poursuit dans cette veine, tout en orientalisant l’ensemble. Avec Jerusalem, on a l’impression de déambuler dans les rues de la cité mythique porté par une mélopée. La flûte de Salomé nous entraîne dans une danse voluptueuse et enivrante tout en s’accélérant (dangereusement ?), laissant l’auditeur à bout de souffle. The Beatitudes soutient la narration puissante et désespérée de Robert Powell, un instant solennel et extatique. On retrouve plus aisément le style particulier du compositeur pour le virevoltant Miracle Of The Fish. La scène de la crucifixion retourne tragiquement le thème principal en y apportant violence et malheur. La souffrance du Christ se retrouve dans la musique, sans esbroufe, brutalement. Le retour au calme n’y change rien : la tragédie est consommée, l’heure est à la résignation. Les cordes tissent un adagio poignant, avant le retour des ondes Martenot pour annoncer la résurrection. Le calme annonce le miracle ultime, et l’orchestre se déchaîne pour annoncer la bonne nouvelle. Un album beau et puissant, porté par la grâce.