Gavin Greenaway à Toulon

Le réputé compositeur et chef d'orchestre en concert en France

Évènements • Publié le 07/02/2025 par

Effervescence ce samedi 1er février à Toulon, où la jeune boîte de production NoShark avait mis les petits plats dans les grands en recevant le compositeur et chef d’orchestre Gavin Greenaway. Pour une première, ce fut une totale réussite ! Mais revenons au commencement…

 

L’après-midi débute avec une master-class du compositeur anglais menée avec brio par le sémillant Alex Jaffray, lui-même compositeur et bien connu des mélomanes pour ses pastilles informatives et drôles sur la musique en général, et la musique de film en particulier, dont il est un fervent amateur. Une conversation à bâtons rompus où Gavin Greenaway se livre avec cœur et sincérité tout en déroulant une carrière sacrément riche. Plus de 150 partitions  de films en tant que chef d’orchestre à son actif, pour Hans Zimmer (Gladiator, Inception), John Powell (How To Train Your Dragon), James Newton Howard (Fantastic Beasts), j’en passe et des meilleurs. Orchestrateur, compositeur, pianiste de talent, ce charmant monsieur sait faire beaucoup de choses, toujours avec le sourire et le souci de l’autre. Il répond ensuite aux questions de l’auditoire et insiste particulièrement sur son besoin de mettre ses collaborateurs et ses musiciens à l’aise avant de commencer à travailler. La bonne humeur est primordiale pour lui, et ça tombe bien, elle est de mise lors de cet échange très agréable. Son musicien préféré ? Bach. Son trio de tête dans la B.O. ? Williams, Morricone et Zimmer. D’un de ses scores rejetés avec violence par un réalisateur indélicat à sa belle collaboration avec Sir Paul McCartney, le maestro n’omet rien, loin de la langue de bois. Un homme sincère.

 

Conquis par Mr. Greenaway, c’est confiants que nous installons dans les premiers rangs pour assister ensuite au concert. Alex Jaffray présente, la salle se remplit peu à peu, et le récital se jouera quasiment à guichets fermés. La première partie, intimiste, est consacrée à un piano-violoncelle. Une heure de compositions signées par le musicien à son piano, avec au violoncelle la magnifique Caroline Dale, elle aussi bien connue des amateurs de musique de film pour ses participations à de nombreux scores aussi divers que Rebel Moon, Wicked ou Madres Paralelas pour ne citer que les plus récents. Là encore, la liste est trop longue, mais on peut ajouter U2, David Gilmour ou encore Peter Gabriel, excusez du peu… L’alchimie entre les deux artistes est visible, ils collaborent régulièrement, et ont d’ailleurs un projet d’album en commun dont nous aurons droit à quelques extraits. Le public qui est avant tout venu pour la partie musique de film est littéralement sous le charme, et il y a de quoi. Ici tout n’est que beauté et grâce, les pièces s’enchaînent avec précisions, les deux complices vivent le moment et leur musique avec une ferveur sincère. À noter une enluminure au violoncelle de l’album Woven pour piano solo du musicien. Un très beau travail d’adaptation. Pour ajouter de la magie à cet instant, Gavin Greenaway est obligé de s’arrêter deux minutes pour un problème technique et Caroline Dale prend le relai, seule, avec une interprétation magnifique de la suite pour violoncelle n°1 de Bach, et ce sans filet ! Superbe.

 

 

On a à peine le temps de se remettre à l’occasion d’un court entracte que les 45 musiciens de l’Azur Symphonic Orchestra, conduit par le chef Cédric Clef, s’installent. Il est à noter que cet ensemble est visiblement heureux d’être là, et va le démontrer tout au long de l’heure suivante, avec beaucoup de talent. Un choix de scores pertinent, parfois en rapport avec les musiciens – Gavin Greenaway a conduit plusieurs de ces musiques, Caroline Dale était soliste sur d’autres. Et un orchestre au diapason, pour de très belles interprétations, arrangées par Greenaway, et soutenues par les images des films projetées sur grand écran. Tout sera réussi, avec des frissons sur certains extraits comme l’envolée de How To Train Your Dragon (Dragons), le romantisme de Somewhere In Time (Quelque Part dans le Temps), le tempo sur Inception… Le concert ce termine sur une standing ovation bien méritée, tout le public en redemande et le rappel ne tarde pas. Totale réussite, tout le monde a savouré ce moment.

 

Un moment qui ne se termine plus, car nous avons la chance de partager ensuite le verre de l’amitié autour d’un copieux buffet où nous pourrons converser avec les acteurs de ce spectacle, notamment Mariene Giacomotto, directrice du festival d’Auxerre pendant une dizaine d’années, et dont l’expertise est passionnante. Sincères félicitations aux protagonistes de la boîte de production NoShark : Nicolas Cabarrou et Pierre Futsch ont fait des merveilles, avec beaucoup de travail en amont avec leur équipe, et ils peuvent être légitimement fiers du résultat. On ne peut que les encourager à continuer sur cette voie, et nous serons là la prochaine fois.

 

Merci à Nicolas et sa petite famille pour l’accueil VIP, merci à Valérie et Jean-Paul pour le voyage et merci Alex Jaffray pour sa bonne humeur et ses connaissances. C’est un vrai passionné !

 

Partie I : piano et violoncelle


Smoke

Reminiscenza

Suite for Woven :

The Sun Rose

And Then I Saw You

A Conversation

We Danced For Seven

Theme For Heloise

Les Jardins d’Eau

Doriel’s Air

Skyline

Rise

 

Partie II : musique de film


The Mission (Ennio Morricone)

Forrest Gump (Alan Silvestri)

La Vita e Bella (Nicola Piovani)

Atonement (Dario Marianelli)

How To Train Your Dragon (John Powell)

Gladiator (Hans Zimmer)

Somewhere In Time (John Barry)

Kikujiro’s Summer (Joe Hisaishi)

Cinema Paradiso (Ennio Morricone)

Inception (Hans Zimmer)

Christophe Olivo
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