MIMIC (1997)
MIMIC
Compositeur : Marco Beltrami
Durée : 71:40 | 34 pistes
Éditeur : Varèse Sarabande
Profitant de la remasterisation de Mimic pour la sortie en Blu-Ray dans une nouvelle version remontée et supervisée par son réalisateur, Varèse Sarabande sort dans sa collection CD Club un véritable cadeau du ciel : une version rallongée et quasi complète de la toute première collaboration entre Guillermo Del Toro et Marco Beltrami. Soixante-douze minutes à travers lesquelles Beltrami confirmait tout le talent déjà annoncé avec Scream un an auparavant. Exit le budget serré du film de Wes Craven, le compositeur livre ici un travail entièrement orchestral avec chœurs pour une vraie partition de film de monstres ultra thématique. Comme à l’accoutumée, il ne cède pas aux sirènes du classicisme et son score est encore une fois riche d’expérimentations, et ce malgré son affiliation directe au genre gothique.
Grâce à cette édition augmentée de quarante minutes environ par rapport à l’ancienne, on peut enfin apprécier à leur juste valeur toutes les qualités thématiques et d’instrumentations que Beltrami a pu y insuffler. Le son cristallin permet ainsi de capter avec délectation toutes les subtilités d’orchestrations. Puisque le film présente une race évoluée de cafards pouvant imiter les êtres humains, Beltrami orchestre de manière à mimer les insectes et créer avec les instruments des sonorités insectoïdes. On découvre d’ailleurs à la lecture du livret que le compositeur regrette cette époque où il avait le temps d’orchestrer et de développer ses idées, et l’on ne peut qu’être d’accord avec lui à l’écoute de Alone In Den ou Josh Bites It, pour ne citer que des morceaux inédits.
Plus fort encore, le travail thématique est particulièrement remarquable. Entre le Main Titles, le motif des enfants malades, le thème attribué à Susan, l’héroïne du film, celui pour Chuy l’enfant autiste…, Beltrami fait de Mimic une partition riche et poignante qui culmine avec Reunited (un thème qu’on peut entendre sous diverses formes tout au long du nouveau disque). Sa collaboration avec Guillermo Del Toro lui sourira d’ailleurs par deux fois encore avec Blade 2 et Hellboy, qui méritent tout autant une nouvelle édition. On pourra par ailleurs regretter quelques défauts inhérents à cette nouvelle édition de Mimic, dont la disparition des vingt premières secondes du Main Titles, ou un livret en définitive un peu fade. Dommage aussi qu’il ne soit limité qu’à seulement 1000 exemplaires, et d’ores et déjà épuisé chez l’éditeur. Mais il est cependant impératif de sauter à pieds joints dans ce petit bijou musical de Marco Beltrami, que ce soit pour les fans convaincus de la première heure, pour ceux qui adorent la musique de film d’horreur ou pour ceux qui ne connaissent pas encore ce compositeur.