Beastly (Marcelo Zarvos)

La Belle et la Bête

Disques • Publié le 01/08/2011 par

BEASTLY (2011)
SORTILÈGE
Compositeur :
Marcelo Zarvos
Durée : 44:01 | 18 pistes
Éditeur : Lakeshore Records

 

2.5 out of 5 stars

Peu avant The Beaver (Le Complexe du Castor), Marcelo Zarvos s’était essayé à un genre nouveau pour lui et plutôt inattendu : le fantastique. Cela dit, il ne fallait pas s’attendre, de la part du compositeur de Remember Me, à un véritable score gothique façon Danny Elfman ! Beastly (Sortilège) étant avant tout une relecture de La Belle et la Bête, l’accent est mis sur les relations entre les personnages plutôt que sur le surnaturel et c’est bien entendu l’amour qui prime sur la peur. Une fois de plus, c’est donc en terrain connu que s’aventure Zarvos, livrant une partition parfaitement adaptée à cette très fade love story pour teenagers.

 

Dans le film, la musique originale passe loin derrière les chansons à la mode destinées au jeune public et on ne l’entend qu’en sourdine lors de quelques passages intimistes. En revanche, sur le score album (une aubaine pour les amateurs du compositeur tant le succès commercial d’une telle édition était loin d’être assuré…), l’auditeur aura tout le temps d’apprécier – ou non – le travail effectué par le compositeur brésilien. Celui-ci propose d’emblée un joli thème associé à la relation entre les deux héros, qui évolue tout au long du film, entre méfiance et séduction : au son d’un piano élégiaque et de violons caressants, l’on est très vite noyé sous un déluge d’émotion qui s’étendra d’un bout à l’autre de l’album. Le thème principal revient plusieurs fois lors de longs morceaux aux accents mélancoliques et langoureux, portés par des orchestrations minimalistes agrémentées de sonorités planantes et d’instruments cristallins dans la lignée de Thomas Newman, comme souvent chez Zarvos. De-ci de-là, le compositeur explore d’autres humeurs et propose d’abord, pour illustrer l’amitié naissante des personnages, un thème très proche du premier mais légèrement plus enlevé et sautillant, interprété par des vagues de cordes très scandées, une guitare et quelques percussions. Cette tonalité plus lumineuse se retrouve ensuite lors des séquences de comédie, qui font appel à une sorte de mickeymousing aux airs de tango rappelant Don Juan de Marco de Michael Kamen.

 

A l’opposé du spectre, on trouve quelques morceaux plus sombres et menaçants, beaucoup moins convaincants car le compositeur est manifestement peu inspiré par cet aspect de l’histoire. Les scènes d’agression ou de rencontres avec la sorcière s’accompagnent de sonorités électroniques grinçantes et de samples peu inventifs, pour un résultat tout sauf agréable à l’écoute. Déjà, les musiques entendues dans les scènes situées au lycée, avec leur batterie, leur guitare électrique et leur abondance de rythmes synthétiques branchés, sonnaient faux. Reste donc la romance, qui nous offre quelques beaux passages, mais dans l’ensemble Beastly ne parvient pas à marquer durablement l’auditeur : trop convenue, trop marquée par des influences récurrentes, très monochrome et parfois ennuyeuse, elle possède les mêmes défauts que The Beaver mais un peu moins de qualités. On attend vraiment mieux pour considérer Marcelo Zarvos comme un compositeur intéressant.

 

Beastly

Gregory Bouak
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