BEASTMASTER 2: THROUGH THE PORTAL OF TIME (1991)
DAR L’INVINCIBLE 2
Compositeur : Robert Folk
Durée : 55:48 | 16 pistes
Éditeur : BSX Records (2013)
Beastmaster 2 ou l’invasion des profanateurs de sépultures. Longtemps après que les imbitables Con(a)neries transalpines eurent balafré le genre d’une piteuse épitaphe, cette suite plus que tardive surgit de nulle part pour violenter l’heroic fantasy jusque dans son tombeau. A une peu ragoûtante nécrophagie, le film ajoutait par surcroît une roublardise d’usurier en téléportant Dar le valeureux, son pagne et sa ménagerie en plein cœur de L.A. Jadis, l’adaptation sans le sou de Masters Of The Universe avait soufflé au visage des spectateurs une poudre de perlimpinpin identique, et seul Bill Conti, malgré un aréopage de références visibles comme le nez au milieu de la figure, était parvenu à balayer les ruelles hérissées de néons du vent de l’aventure. Avec la même exultation symphonique tirée du fourreau, Robert Folk réitère le miracle. Les cuivres auxquels sa baguette trémulante ordonne de s’agglutiner en montagnes de fer sont parfois dangereusement proches de l’étouffe-chrétien, manquant d’annihiler, entre deux échauffourées chargées de retentissante bravoure, les temps de respiration vitaux à l’auditeur matraqué. Mais ce goût de l’excès n’est pas sans charme. Il a aujourd’hui la saveur proustienne des divertissements plutôt châteaux branlants, mais échevelés, baignés de l’inconscience bénie des limitations technologiques et du plus que relatif talent de leurs géniteurs. Une seule de ces petites mains, parfois, éclipsait par son brio toutes les autres à l’ouvrage. Comme ici Folk lui-même.