Hollywood in Vienna 2011

Alan Silvestri à l'honneur

Évènements • Publié le 30/09/2011 par

Nous connaissions les concerts annuels de musique de film du Hollywood Bowl et du Boston Pops Orchestra dirigés par John Williams, ou encore les festivals donnés en Belgique (Gand) et en Espagne (Madrid, Tenerife et Úbeda). Depuis trois éditions, Hollywood in Vienna apporte à ces événements musicaux une dimension historique – honorer un compositeur du Max Steiner Film Music Achievement Award – et orchestrale – confier l’interprétation de la musique de film à un ensemble prestigieux, le Vienna Radio Symphony Orchestra.

 

Pour l’édition 2011, Alan Silvestri a été choisi pour recevoir ce prix et présenter en concert une rétrospective de son œuvre. Sur scène, le musicien est très ému et évoque surtout les pères fondateurs (Max Steiner, Erich Korngold…) et son goût d’apprendre, toujours et encore. Le tout Vienne semble alors revivre le temps de la soirée. Car au-delà de la horde de geeks qui accompagnent Silvestri depuis 25 ans, c’est l’homme humble et jovial qui emballe le public viennois jusqu’à la standing ovation. Pourtant, peu ce soir-là savent que derrière sa centaine de partitions pour le cinéma (dont tous les films de Robert Zemeckis depuis 1984), Silvestri enregistre régulièrement ses musiques en Europe et avec des artistes de renom (dont récemment le ténor Andrea Bocelli). Peu aussi sauront que, très précis, il est un des rares compositeurs de cinéma à diriger lui-même ses orchestres avec, pour chaque scène de film, des tableaux de synchronisation entre image et orchestration. Son goût pour l’utilisation du silence entre notes et phrases musicales et ses mélodies old-school, immédiatement identifiables, en font une des dernières grandes figures de la musique de film hollywoodienne.

 

En coulisses, le musicien, bouleversé et insatiable, fera part aussi bien de son admiration pour Max Steiner que pour le linguiste survivant Michel Thomas dont il a suivi les cours. Passionné de langues (en particulier la syntaxe française), Silvestri distille une musique enracinée dans une culture européenne profonde, à travers aussi sa connaissance du vin (il fabrique son propre vignoble à Carmel, en Californie) et ses racines italiennes (il se rend régulièrement à Castell’Alfero, le village natal de ses ancêtres). Lorsqu’ils excellent ainsi, certains musiciens du cinéma constituent les plus fascinants et authentiques artisans-piliers d’Hollywood, mais à propos desquels peu de films ont, en retour, rendu hommage.

 

Alexandre Tylski
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