Cinéscénie du Puy du Fou (La) (Georges Delerue)

LA CINÉSCÉNIE DU PUY DU FOU (1982)
Compositeur : Georges Delerue
Éditeur : Music Box Records
Format : CD
Date de sortie : 16/09/2016

	Il fallait tout l’art de Delerue pour combiner de manière aussi fluide des fragments en apparence disparates : musique baroque, danses paysannes, marches triomphantes, fanfares brillantes et tragédie pure se fondent dans un vaste mouvement symphonique et choral qui aurait tout aussi bien avoir été composé pour un film. Superbe, donc.
	En plus de l’aventure humaine, on comprend très vite ce qui a pu motiver le compositeur. En témoigne cette superbe partition-somme qui propose bien des facettes du savoir-faire de Georges Delerue. À ce titre, ce disque pourrait bien être également une porte d’entrée originale à son univers musical pour un non-initié, en lieu et place d’une bête compilation.
	Il serait tellement facile de vous dire que le Puy du fou c’est ringard, que Delerue l’avait écrit entre deux lessives et que rien n’est aussi ennuyeux qu’un album écrit pour un spectacle vivant. Et pourtant, j’ai envie de vous dire de vous laisser aller à la narration musicale de Delerue qui, s’il tombe parfois dans le poncif, nous régale toujours avec joie.
	Cette partition m’était totalement inconnue jusqu’à aujourd’hui, et quelle claque ! Poignante, violente, légère… On passe par tous les stades d’un récit musical diablement prenant. Le travail sur les mélodies, ainsi que les chœurs, est impressionnant. Tiens, je me demande d’ailleurs si Amano ne lui a pas piqué des trucs pour Battle Royale…
	Malgré un mixage parfois étrange (certains morceaux sonnent faiblement, comme en retrait), le CD nous fait découvrir une partition majeure de Delerue. Les danses sont entrainantes, les chœurs sont envoutants et les bois sont mis à l’honneur, comme souvent chez Delerue. Bravo à Music Box pour cette édition longtemps espérée !
	Delerue s’est livré à l’exercice avec son aisance habituelle, distillant son talent pour les mélodies et les envolées lyriques. Bon, par contre, les chansons, ce n’était pas forcément nécessaire… (sauf pour les fans de brioche, auxquels je suggère l’écoute de la bien nommée Danse de la Brioche).