Green Lantern (James Newton Howard)

Lanterne rouge

Disques • Publié le 20/06/2011 par

Green LanternGREEN LANTERN (2011)
GREEN LANTERN
Compositeur :
James Newton Howard
Durée : 52:45 | 18 pistes
Éditeur : WaterTower Music / Sony

 

1 out of 5 stars

Que ce soit pour les films de M. Night Shyamalan ou les Batman de Christopher Nolan, les super héros ont souvent bénéficié d’un traitement musical particulier de la part de James Newton Howard. Nous ne pouvions donc que nous réjouir de voir ce dernier retrouver l’univers des comics en compagnie de Green Lantern. Et il faut dire que d’une certaine façon, nous ne sommes pas déçus du voyage, car nous faisons face à ce que l’on peut appeler un cas d’espèce.

 

Ceux qui voyaient déjà un lent naufrage artistique dans la carrière de JNH ne pourront que se sentir confortés dans leur opinion, le compositeur ayant pris grand soin de nous montrer toute l’étendue de sa médiocrité, un talent que l’on ne soupçonnait pas jusqu’alors. Premier exploit, Howard a composé la première musique de super héros totalement inintéressante d’un bout à l’autre : dire qu’on s’ennuie ferme est au-dessous de la vérité tellement il ne se passe rien pendant cinquante minutes. Ce que l’on veut nous vendre comme « thème » principal est en fait un motif minable de cinq notes qui ne connaît aucun développement ni valorisation. Alors que les musiques pour Batman et Unbreakable (Incassable) suivaient des lignes directrices fortes, l’ensemble de la partition pour cette lanterne couleur caca d’oie radioactive se résume à un sound design outrancier qui brille surtout par ses décibels et ses basses fréquences, cette esbroufe grotesque et presque vulgaire laissant parfois sa place à des ambiances synthétiques tout à fait insipides. Autrement dit, le tout s’avère très pénible. Il y a bien, au milieu de ce fatras sans inspiration, un ou deux morceaux assez agréables mettant à contribution des chœurs célestes, mais cette tranche de plaisir furtif ne totalise même pas quatre minutes. Et puis la cerise – ou plutôt la quenelle – sur le gâteau : le climax, sept longues minutes d’action carrément criardes et incohérentes qui concluent cet album impersonnel et bordélique, pour la plus grande consternation de l’auditoire éberlué.

 

Alors évidemment, c’est avec plaisir (ou plus précisément le soulagement de se débarrasser d’un boulet) que l’on place Green Lantern directement parmi les lanternes rouges (rires) des scores de cette année. Logique, lorsque la partition donne moins l’impression d’avoir été écrite par un vétéran qu’improvisée à l’arrache dans une salle de montage peuplée de sourds dingues. On aurait préféré se demander qui a bien pu pondre un tel étron mais pas de doute, c’est inscrit sur la pochette : James Newton Howard…

 

Green Lantern

Sébastien Faelens