Vous avez dit confinement ? Je ne cherche pas le moindrement à jeter de l'huile sur le feu de votre frustration commune, gentlemen, mais ce mot aujourd'hui honni a toujours servi de moteur aux bonnes vieilles
ghost stories. Les personnages déambulent l'angoisse au ventre dans le dédale de quelque bâtisse jamais caressée par la lumière du jour, et les ectoplasmes eux-mêmes, si menaçants soient-ils, demeurent prisonniers de murs aveugles. C'est dire comme
le texte tout frais consacré à
The Uninvited atteste le sens particulièrement aigu de l'à-propos dont sait faire montre notre ami Sam. En outre, il m'a encouragé à me replonger séance tenante dans la partition de Victor Young, joli modèle d'expressionnisme n'ayant peur de rien, et certainement pas de fricoter avec une emphase orchestrale
hénaurme. Pas (encore) de thérémine pour invoquer les gloussements de l'au-delà, pas de comptine subtilement pervertie comme celle dont Georges Auric actionna plus tard la petite manivelle dans
The Innocents, mais un catalogue copieux, brillant d'enluminures, des lourdes voluptés tant prisées par le Golden Age hollywoodien. Et ça fait du bien par où ça déferle !