"La vache, Pierrot, t'as vu un peu les bobines que les gars d'UnderScores nous imaginent ? Je sais
pas pour toi, mais putain, c'est limite vexant, voilà ce que je dis !
- T'as pas tort, Van Cleef. Heureusement qu'on est quand même plus glamour en vrai. Moi, j'ai
toujours trouvé que t'avais, genre, un profil à la Brando. Allez, fais risette ! On va leur en coller
plein les mirettes, à tous ces corniauds."
Pierrot vous souhaite à tous (et à toutes ? Ô ! merveilleuse gente féminine, pourquoi as-tu abandonné UnderScores ?) de joyeuses fêtes de Noël. Et tant pis si les ondoiements de chaleur brouillant au loin notre vision et le trait rouge du mercure parti à l'assaut d'un culmen brûlant proclament à l'unisson que notre fougueux compagnon s'est fichu dedans. Au sacrifice de sa crédibilité parmi nous, il laisse éclater son admiration pour l'anticonformisme de Nagisa Oshima et le total don de soi que lui a accordé Ryuichi Sakamoto, ici véritable homme-orchestre.
Singes pas commodes d'un côté, homme-araignée qui voltige entre les buildings de l'autre, ça discute pas mal du gars Giacchino ces temps-ci. Sous le commandement du vieux et très opportuniste Van Cleef, prêt à toutes les flagorneries pour rallier à la Séquence du Béophile deux ou trois nouveaux zélotes, les petits lundis d'UnderScores accueillent aujourd'hui... un couple très ordinaire à peine sorti de l'église. Damnation ! Pas très blockbuster qui vomit du feu, tout ça. Mais c'est justement le délicat intérêt de la manoeuvre, gentlemen.
Lee Van Cleef a écrit :Singes pas commodes d'un côté, homme-araignée qui voltige entre les buildings de l'autre, ça discute pas mal du gars Giacchino ces temps-ci. Sous le commandement du vieux et très opportuniste Van Cleef, prêt à toutes les flagorneries pour rallier à la Séquence du Béophile deux ou trois nouveaux zélotes, les petits lundis d'UnderScores accueillent aujourd'hui... un couple très ordinaire à peine sorti de l'église. Damnation ! Pas très blockbuster qui vomit du feu, tout ça. Mais c'est justement le délicat intérêt de la manoeuvre, gentlemen.
Je ne te remercie pas d'avoir mis la séquence d'intro en bas de ton article. Ca m'avait marqué lors de mon premier visionnage au cinéma et j'y suis toujours très sensible.
Sinon, très bon choix de BO dont je n'en retiens que la musique d'introduction. Mais quelle intro!
Aux dernières nouvelles, la sortie du Suspiria nouvelle cuvée est toujours prévue pour cette année. Les zélateurs d'Argento, à tout le moins ceux que les nanars dantesques assénés par le Maestro exsangue depuis vingt ans ne sont pas parvenus à réduire en poussière, tremblent jour et nuit à cette sinistre perspective. De toute évidence, Pierrot appartient à cette caste occulte, qui enrage en pensant que de criminels olibrius puissent batifoler en toute impunité avec les vaches sacrées du cinéma fantastique ! Seul remède : se replonger corps et âme dans les feux baroques d'une époque disparue, où le style et les rugissements déglingués d'une bande de gobelins régnaient souverainement.
J'ai beau éprouver ainsi que toi ces angoisses noires quant au prestige toujours pas couronné de notre cher Johnny, et à sa symphony of the night délaissée sans que l'on s'explique bien pourquoi par des labels pourtant affamés de naphtaline à rééditer, je peine à établir le moindre rapport avec l'opéra branque d'Argento et des Goblin. Ou alors il est rudement bien planqué, trop pour mes yeux chassieux.
Faute avouée à moitié pardonnée, cher petit ragondin gastronome. Elle le sera même entièrement si tu avoues n'avoir fait qu'une bouchée du dernier texte de Pierrot.
Il doit filer une kyrielle de pensées peu ordinaires sous l'immense dôme tenant lieu de crâne au robot. Celui-ci, que ses créateurs fourbes n'ont pas estimé utile d'équiper d'un jeu soigneusement graissé de cordes vocales, ne nous fera jamais part de ses méditations. Mais parfois, les actes, tangibles, valent cent fois les mots, élusifs et volatils. Tel est du moins ce dont le vieux Van Cleef, enchanté comme au premier jour par le grand oeuvre du trio magique Grimault-Prévert-Kilar, a tenté de vous convaincre, estimés frères béophiles.
L'aventure avec un grand, que dis-je, un gigantesque A remplissant tout l'écran de cinéma au point de le faire imploser : voici, rien de moins, ce à quoi Pierrot a eu l'excellente idée de convier les braves d'UnderScores (enfin, pour être plus précis, ceux qui n'ont pas pris d'assaut les plages ensoleillées pour s'y laisser rôtir à petit feu en compagnie de millier d'autres mollusques alanguis). De toute manière, quand Errol Flynn traîne dans le coin son immortel rire dionysiaque, il faut rarement se préparer à une gentille partie de belote sous l'auvent du camping-car... Saupoudrez-moi tout ça des étincelantes fanfares d'Erich Wolfgang Korngold, et vous obtenez le genre de plaisir monstre qui peut se déguster à 7 autant qu'à 77 ans (et même encore bien au-delà : regardez le vieux Van Cleef).
Ah là là, ça fait toujours plaisir ! La comparaison avec La guerre des boutons est bien vue tant l'atmosphère est légère... pour un peu on croirait une bande de gamins jouant à Robin des bois dans une (belle) forêt de banlieue, et on imagine sans peine pouvoir se joindre à eux... d'ailleurs c'est pour ça qu'on y croit !
ça me fait penser qu'hors le Tsunami (qui reprenait la piste isolée du DVD), il n'existe pas de version strictement officielle de l'OST, si ?
Si tu parles de l'enregistrement original il ne me semble pas effectivement, à part quelques extraits par ci par là dans des compils. Pas encore lu l'article mais je vais m'empresser de le faire !
L'enregistrement original, bien sûr ! A part quelques extraits sur une compil Korngold je crois (je l'avais oubliée) et le Tsunami... Pour le reste, le Varèse et le Naxos me sont tous deux indispensables !