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Les éclats attendus du genre sont là, qui accapareront l’attention des oreilles distraites, tout comme un contrepoint drolatique savoureux. Mais la valeur de la partition réside avant tout dans la manière avec laquelle Desplat règle la luminosité d’une mélancolie romantique concertante plus insidieuse et signifiante qu’il n’y paraît.
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Le dernier morceau se nomme Eternity. Et une éternité, c’est justement ce que m’a semblé durer cet album. Alors oui, une ambiance gothique et romantique flotte sur l’ensemble des 105 minutes, mais ça ne décolle jamais vraiment. On a de très beaux morceaux qui, une fois mélangés aux autres, ne permettent pas au score de prendre vie.
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Le quintet à cordes est la star de la partition. Chaque morceau mettant cette formation (ou l’un de ses éléments) en avant est envoûtant, souvent accompagné d’instruments au toucher sensible : piano, harpe, clarinette, flûtes et chœurs… Seules les portions où la masse orchestrale s’installe m’ont semblé trop lisses.
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La créature a déjà été ranimée de si spectaculaire manière que Desplat, qui pioche à droite à gauche pour constituer la beauté pas si monstrueuse de cette vision du monstre, pâlit en comparaison. Trop timide ? Manque de balafres ? Un très bon score objectivement, mais desservi par un album très long et un manque d’identité.
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Comme d’habitude chez Desplat, il ne faut pas hésiter à pousser le volume pour apprécier les changements d’atmosphère (qui vont de l’intimisme presque chambriste aux envolées dramatiques puissantes). Voilà un score obsédé par l’idée de narration musicale. Et il arrive brillamment, suscitant même une émotion profonde.
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Alexandre Desplat retrouve Guillermo del Toro et l’on se dit que ces deux-là ne devraient plus se lâcher. Le compositeur signe un score gothique flamboyant absolument magnifique. Il est maintenant l’égal d’un Georges Delerue ou d’un Maurice Jarre à Hollywood. Rien que ça.
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