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En lieu et place d’une narration SF traditionnelle, Jung Jaeil exploite l’idée de maintenir pendant la quasi-totalité du métrage un genre de distanciation émotionnelle et de favoriser ainsi un sous-entendu ironique plutôt payant, notamment au travers de plusieurs valses, d’un tango ou d’un piano comme sorti d’une œuvre de Rachmaninov.
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Le compositeur coréen est de retour pour sa troisième collaboration avec Bong Joon-Ho. Si vous connaissez ma passion pour le piano, vous devez comprendre ma détresse. Car oui, il y a beaucoup, mais alors vraiment beaucoup de piano ! Heureusement, une poignée de morceaux vraiment accrocheurs m’ont sorti de ma torpeur.
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Dans une approche dépouillée de prime abord, loin de la SF spectaculaire attendue, Jung philosophe sur son piano, valse un peu, prend soudain son introspection à contre-pied (le décapant Mayhem, ou des élans orchestraux bienvenus). Ça peut ennuyer parfois, mais le parti-pris de l’hétéroclisme convainc.
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Dominée par une valse lente, trainante, ironique même, où seuls deux temps sont marqués, la musique possède ce petit quelque chose d’original, d’à la fois lancinant et mémorable, malgré (ou à cause de ?) sa simplicité, qui vous tient en éveil. En dépit d’un instrumentarium un peu chiche (cordes et piano), Jaeil s’en tire très bien.
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Jung Jaeil martèle son piano, balance le crincrin et fait monter très fort son orchestre sur la fin, pour conclure avec une chanson à boire. Tout cela est bien déjanté. A l’image du film. Alors ça va.
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