 |
A l’opposé de sa récente partition pour Star Wars VIII, un Williams discret, subtil, épousant l’élégante simplicité apparente du discours de son réalisateur, accompagnant avec dextérité la narration et ne déployant ses ailes symphoniques que lorsque l’action le requiert. Bref, un exercice de style exécuté dans les règles de l’art par un maitre absolu.
 |
 |
A côté du foisonnement du tout proche Star Wars VIII, l’apparente sobriété thématique de cette nouvelle collaboration avec Spielberg risque de n’être que poliment considérée. Grave erreur tant, dans la lignée des Nixon, Presumed Innocent et Lincoln, elle s’avère autrement plus dense, mouvante et aboutie. La vraie leçon est ici.
 |
 |
« Mais alors vot’ Williams là, il est comment ?
– Ah c’est du nectar ça, Monsieur. A siroter dans le calme au coin du feu, vous m’en direz des nouvelles !
– J’en prends un pour maintenant et un carton pour faire vieillir. »
 |
 |
Un Williams mineur, qui cède à de rares occasions à des accompagnements synthétiques. Voilà pour la liste des défauts. Le reste ? Une musique qui monte en tension subtilement et qui se dévoile petit à petit. Un savoir-faire indéniable.
 |
 |
Élégance, gravité, sophistication, on a un peu l’impression d’écouter un nouveau travail de Williams… Pour Oliver Stone et pas tellement Spielberg ! Vous êtes prévenus : c’est son côté sombre et solennel, à la tension constante, sourde souvent, parfois exaltante. Le final est un autre exemple de la maîtrise pour captiver l’auditeur. Sobre et haletant.
 |
 |
Cela faisait longtemps qu’un Williams ne m’avait pas intéressé à ce point ! Si la tonalité générale est volontairement sombre, la partition reste néanmoins fort agréable à l’oreille. Williams adjoint parfois quelques synthés discrets et une guitare rythmique (The Papers) à l’ensemble orchestral, et avec quel brio ! A noter deux pièces smooth-jazz superbes.
 |