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Baños fait un crochet par l’Espagne, mais il a ramené avec lui tout le sac à malices de ses amis américains de RCP qu’on discernait déjà dans ses précédents travaux. Sa partition d’aventures maritime est suffisamment bien troussée pour s’écouter avec plaisir, mais on aurait tout de même préféré qu’il renoue un peu plus avec sa personnalité latine d’origine.
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Doit-on se résoudre à ne chercher que l’ombre du compositeur espagnol au sein de ces grosses productions ? Entre effets ethniques convenus, lyrisme frileux et formaté, comme cet énième adagio de cordes à la Barber, on a peine à reconnaître ses talents, hormis peut-être lorsqu’une jolie valse lente, fort réussie, fait une apparition. C’est peu.
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Et voilà, Roque Baños revient en Espagne, et tout de suite c’est beaucoup mieux ! Entre la voix sublime de la soliste, les ambiances orchestrales, les thèmes et les percussions façon RCP intégrées intelligemment au mix, on est heureux. Bon, maintenant faut bosser de nouveau avec Álex de la Iglesia.
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« Mon petit Roque, je suis contente d’apprendre ton retour sur notre terre natale. En plus, ta musique s’inspire très fortement du style de ton oncle éloigné James Horner. Un bien bel hommage qui s’harmonise parfaitement avec ta musique. Franchement, reste avec nous. Ta maman. PS : Ton copain Alex est un peu vexé, appelle-le. »
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Toujours aussi consciencieux, Baños propose ici une partition haute en couleurs et en émotion, très emphatique, aux accents patriotiques et exotiques. Si l’interprétation et les arrangements sont toujours aussi soignés et justes, on pourra regretter les tics à la RCP, dans les passages d’action surtout. Les fans de Baños adoreront.
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Baños en mode suspens tragique à la Horner (instruments à vent, voix solo qui se lamente, percussions exotiques, cordes éthérées…), ça le fait parce que le compositeur ibérique a beaucoup de talent. Il injecte à sa partition un thème de six notes qui se retient bien. Alors, oui, c’est un score « à la manière de », mais fait avec goût.
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