PRIEST (2011)
PRIEST
Compositeur : Christopher Young
Durée : 55:09 | 12 pistes
Éditeur : Madison Gate Records
S’il faut chercher un intérêt au nouveau film de Scott Charles Stewart, c’est bien du côté de sa musique originale. Dans Legion déjà, c’était John Frizzell qui s’en tirait à merveille en magnifiant furieusement le ridicule du métrage. Ici, alors que les conditions de production nous ont privé de la patte purement « artisanale » de Chris Young, elles n’ont pas empêché l’auteur de Drag Me To Hell, aidé par une douzaine d’orchestrateurs, de nous livrer une partition absolument dantesque.
Si l’orchestre et les voix que l’on connaît bien chez Young ne semblent pas aussi accrocheurs et rageurs que dans le film de Sam Raimi ou dans Hellraiser, c’est parce que Priest est avant tout un score d’action, avec ce que cela implique comme (petites) concessions au « son » actuel des productions américaines standardisées. Citons tout de suite pour nous en débarrasser les quelques ostinati et autres pulsations synthétiques faisant ponctuellement écho aux machines filmiques – plus futuristes – de 2010, pour louer l’extrême efficacité de tout le reste. Le savoir-faire de Young ne consiste pas ici à donner la parole aux diables, mais à faire parler la poudre en faisant cohabiter certains impératifs indépendants de sa volonté et ses propres tics d’écriture. On retrouve donc bien les rugissements de cuivres, les cordes acérées, les bois virevoltants – le tout se montrant tout à fait coriace – et bien évidemment des chœurs en tous genres. Ces derniers, tantôt masculins (parfois sur un mode guttural), féminins ou mixtes, laissent parfois s’exprimer Lisa Gerrard, d’ailleurs créditée aux côtés de quatre compositeurs additionnels, pour amplifier encore la majesté de l’ensemble.
Malheureusement disponible uniquement en téléchargement et en CD-R, cet album est bien construit, d’une durée idéale pour ce genre de BO, alors que de nombreux morceaux offrent un énorme plaisir d’écoute de par leur durée souvent impressionnante. Peut-être moins gothique que d’habitude, sûrement moins satanique en tout cas, Christopher Young a néanmoins le souci de proposer dans Priest une thématique forte et un score extrêmement bien troussé. Alors même si le Lamia et Pinhead ne vous y guettent pas, bien « Malin » celui qui ne se laissera pas ébouriffer par ce curé plutôt décoiffant !