The Secret Of Moonacre (Christian Henson)

Maria au Pays des Merveilles

Disques • Publié le 13/11/2010 par

The Secret Of MoonacreTHE SECRET OF MOONACRE (2008)
LE SECRET DE MOONACRE
Compositeur :
Christian Henson
Durée : 65:17 | 26 pistes
Éditeur : MovieScore Media

 

4 out of 5 stars

Après la très belle partition composée par Aaron Zigman pour Bridge To Terabithia (Le Secret de Terabithia), proche des musiques pastorales de Thomas Newman, c’est au tour du jeune compositeur britannique Christian Henson, comparse habituel du réalisateur Christopher Smith (Severance, Black Death), d’illuminer les images de Gabor Csupo. De ce fait, comme on pouvait s’y attendre, la musique est tout ce qu’il y a à sauver du naufrage que constitue The Secret Of Moonacre (Le Secret de Moonacre). Loin des expérimentations de ses débuts, le compositeur s’attaque pour la première fois au genre de la fantasy et livre un score très classique mais parfaitement approprié aux images et très agréable à écouter en dehors.

 

Dès le générique d’ouverture, il conçoit un grand thème lyrique et généreux associé à l’univers merveilleux de Moonacre, thème que l’on entendra régulièrement tout au long de la composition et qui marquera très certainement les mémoires. Il propose ensuite un second thème plus intimiste, à la fois romantique et mélancolique, réservé aux relations entre les nouveaux Roméo et Juliette que sont Sir Benjamin (Ioan Gruffudd) et Loveday (Natascha McElhone). Ce thème, qui revient souvent afin d’illustrer également les états d’âme de la jeune Maria (Dakota Blue Richards), héritière de Loveday, évoque curieusement celui de Face/Off de John Powell, sans pour autant que cela nuise vraiment au plaisir d’écoute ni à la créativité personnelle du compositeur.

 

Maria au Pays des Merveilles

 

Tout au long d’un album très généreusement fourni (plus d’une heure de musique), les morceaux de romance, de quête et d’émerveillement s’entrelacent comme les fils d’une riche tapisserie, dévoilant peu à peu aux oreilles de l’auditeur des scènes fastueuses et envoûtantes. À la tête d’un orchestre et d’une chorale aux accents enchanteurs, le compositeur nous propose bon nombre de pistes élégantes aux allures de valses chamarrées pleines de cordes gracieuses et de clochettes ou de marches cuivrées un tantinet parodiques. Les passages intimistes et contemplatifs, souvent confiés au piano, font parfois place à de petits bijoux d’humour et de tendresse (Marmaduke Scarlet et ses volutes boisées ponctuées de bruits de vaisselle brisée, Milk And Cookies et ses castagnettes facétieuses) ou à des plongées dans la légende marquées par l’intervention d’une voix soliste éthérée et mystérieuse.

 

Quant au monde des Denoir, les méchants du film (à partir de Robin Attacks, on le retrouve chaque fois que les héros s’aventurent dans la forêt), il possède lui aussi son propre thème et se trouve illustré par des morceaux épiques beaucoup plus sombres dans lesquels Christian Henson rappelle son talent pour les atmosphères effrayantes, à grand renfort de cordes véhémentes agressées par des archets furieux et de cuivres aux frontières de la dissonance. Au final, la musique de The Secret Of Moonacre contient donc absolument tout ce qu’il faut pour combler les amateurs de fantasy et de bandes originales symphoniques richement orchestrées : très mélodique, admirablement équilibrée, colorée, contrastée, elle connaît plusieurs moments de grâce qui susciteront rapidement l’addiction. Quelle heureuse découverte !

 

The Secret Of Moonacre

Gregory Bouak
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