FRIDAY THE 13TH – PART IX: JASON GOES TO HELL (1993)
VENDREDI 13 – CHAPITRE 9 : JASON VA EN ENFER
Compositeur : Harry Manfredini
Durée : 52:37 | 17 pistes
Éditeur : Edel America
Après les pénibles expérimentations de Fred Mollin, le neuvième épisode marque le retour d’Harry Manfredini, bien décidé à réaffirmer son droit de propriété et à reprendre en main la franchise. Il fait donc table rase des travaux de son collègue et illustre la séquence inaugurale avec un morceau tout droit sorti des premiers films : le «Ki… ki… ki… Ma… ma… ma» est de retour en fanfare, de même que les effets de suspense, les crescendos inquiétants et les soudains accès de dissonance. Hélas, plus du tout de véritable orchestre pour ce Jason-là : rien que des synthés ! Le résultat ressemble donc à une relecture du score d’origine mais en beaucoup plus cheap… ce qui est évidemment un peu décevant. Le générique a beau y aller avec de gros effets de percussions bien massifs et des stridences en tous genres, les sonorités sont désespérément peu emballantes et le compositeur s’en sortira finalement mieux avec Jason X, dans lequel, malgré un budget très réduit, il tentera la musique «spatiale» et les pastiches de scores «space-opératiques» plus monumentaux.
Cela dit, tout n’est pas à jeter dans Jason Goes To Hell et l’on y trouve quand même quelques bonnes idées. Une fois passé les premières séquences, Manfredini s’efforce de varier les procédés pour faire monter la tension (voir les nappes atmosphériques menaçantes et l’ambiance très maison hantée de The Voorhees’ Place) et illustrer les scènes de poursuite (Trouble At The Station, Diner Of The Dead, He’s Back To Battle), notamment par le biais de rythmes variés et trépidants évoquant les polars et les films d’action des années 80-90, de The Beverly Hills Cop (Le Flic de Beverly Hills) à Lethal Weapon (L’Arme Fatale) en passant par Point Break – eux aussi assez kitsch ! Chaque passage de relais d’un méchant à un autre donne lieu à des dégringolades de gémissements et de hurlements du meilleur effet et les premières exactions du médecin légiste sont soulignées par des chœurs masculins samplés, graves et sataniques à souhait. À l’opposé, les passages mettant en scène la famille Vorhees s’accompagnent d’une mélodie chatoyante et pleine d’espoir que n’aurait pas reniée le Jerry Goldsmith de Poltergeist… si toutefois cette mélodie n’était pas entièrement synthétique ! Au final, on se doute bien que la bande originale de Jason Goes To Hell n’intéressera qu’un nombre limité d’amateurs mais il est indéniable qu’Harry Manfredini, une fois de plus, a fait de son mieux.