Shrek The Third (Harry Gregson-Williams)

Il était une fois de plus...

Disques • Publié le 04/08/2010 par

Shrek The ThirdSHREK THE THIRD (2007)
SHREK LE TROISIÈME
Compositeur :
Harry Gregson-Williams
Durée : 40:33 | 18 pistes
Éditeur : Varèse Sarabande

 

2.5 out of 5 stars

Malgré le changement de réalisateur, Shrek The Third (Shrek le Troisième) se devait de rester dans la lignée des deux précédents et c’est pourquoi le casting vocal ainsi que le compositeur de la bande originale restent les mêmes. En solo pour la seconde fois, Harry Gregson-Williams s’emploie tant bien que mal à conférer un peu de magie à des images qui en manquent cruellement. Avant toute chose, rassurons les auditeurs inquiets : non, ce score n’est pas aussi décevant que celui de Shrek 2, mais il n’est pas non plus aussi bon que celui de Shrek. Le compositeur propose tout de même quelques nouvelles mélodies valables et un tant soit peu élaborées, mais sans atteindre l’enthousiasme et la vigueur des partitions composées avec John Powell. Les morceaux épiques appartenant définitivement au passé (et ce en toute logique, le film pêchant par excès de jeunisme et par défaut de merveilleux), Gregson-Williams peut encore exploiter la veine lyrique et émotionnelle, ce qu’il ne se prive pas de faire, notamment dans l’émouvant The Frog King Dies. Si dans le film, son travail passe complètement au second plan, occulté par les chansons et la pauvreté du script, il a heureusement droit à une seconde chance sur le disque qui lui permet d’être apprécié davantage à sa juste valeur.

 

À l’écoute des premiers morceaux, on prend peur car Gregson-Williams cède à nouveau au démon de la référence, pastichant ses propres thèmes ainsi que plusieurs morceaux classiques, de la Renaissance à Edward Elgar en passant par le baroque puis par Rossini, au point que l’on se croirait retombé dans les exercices de style stériles de Shrek 2 ! Et si les scènes de cauchemar, tout comme les multiples délires parsemant le film (Merlin, les princesses, les méchants), donnent lieu à des orchestrations parfois amusantes et originales (des chœurs d’enfants diaboliques, un thérémin ou encore l’imitation d’une des chansons de Kill Bill), le mickeymousing employé tout au long de la composition finit par lasser. Quant aux reprises des thèmes d’origine, elles sont souvent agréables mais on attendait plus de nouveauté.

 

Shrek The Third

 

Celle-ci arrive avec le thème d’Arthur, mélancolique, poignant, généreux et riche de la noblesse à venir : de The Campfire à King Arthur, il se déploie peu à peu pour atteindre sa pleine maturité et parvient à rayonner de façon durable ; pour les fans de MediaVentures, il pourra également rappeler un thème du Beyond Rangoon (Rangoon) de Hans Zimmer, référence loin d’être infamante. De même, lorsque les héros se lancent dans l’aventure, les accents hispaniques associés au personnage du chat débouchent sur des envolées de cuivres héroïques et de cordes virevoltantes, brèves mais efficaces. Les chœurs sont eux aussi davantage employés que par le passé si bien que le résultat, profitant de la richesse de Kingdom Of Heaven et The Chronicles Of Narnia (Les Chroniques de Narnia) composés juste avant, s’avère tout à fait honnête.

 

Au final, le score de Shrek The Third, bien qu’encore trop souvent anecdotique et platement illustratif, témoigne donc d’un potentiel qui correspond beaucoup plus au talent réel de Gregson-Williams que le pitoyable Shrek 2. Après, on peut se demander si le compositeur n’exécute pas ce type de travaux pour des raisons purement alimentaires alors qu’un thriller aussi médiocre que The Number 23 (Le Nombre 23), sorti la même année, bénéficie d’un traitement très satisfaisant puisé dans la veine sombre du musicien, infiniment plus convaincante.

 

Shrek The Third 

Gregory Bouak
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