Il ne faisait pas bon pour un compositeur de quitter notre monde la veille même de l’accident d’avion d’un certain James Horner. C’est pourtant ce qu’a fait Phillip Lambro le 21 juin dernier, en s’éteignant discrètement à l’âge de 79 ans après une attaque qui, depuis le mois d’avril, l’avait laissé partiellement paralysé et incapable de s’exprimer.
Né le 12 août 1935 à Wellesley Hills et issu d’une famille d’immigrants albanais, cet étudiant de la Music Academy of the West de Santa Barbara auprès de Donald Pond et György Sandor (lui-même élève de Bela Bartok) a été découvert et parrainé par le célèbre chef d’orchestre Leopold Stokowski au milieu des années 50. Aux côtés de ses œuvres de concert (dont de nombreuses pour percussions) et diverses activités musicales, notamment auprès de l’Organisation des Nations Unies, il n’aura en tout et pour tout composé que quelques pages pour le cinéma, en l’espace d’une dizaine d’années seulement. On lui doit ainsi les musiques d’obscurs objets tombés dans l’oubli : les drames Git! en 1965 et And Now Miguel en 1966, un documentaire intitulé Mineral King en 1972, un film d’horreur espagnol nommé La Tumba de la Isla Maldita (Crypt Of The Living Dead) en 1973, la comédie policière Murph The Surf (Les Gagneurs) en 1975 ainsi que Blood Voyage en 1976, entre autres petites choses.
Néanmoins, il est probable que si son nom restera dans les mémoires des cinéphiles, ce sera avant tout en l’associant au notoire rejet de sa partition pour le Chinatown de Roman Polanski, en 1974, et par là même à son remplacement au pied levé par Jerry Goldsmith. Sa carrière pour le grand écran s’en serait-elle trouvée changée ?