Spider-Man: Far From Home (Michael Giacchino)

SPIDER-MAN: FAR FROM HOME (2019)
Compositeur : Michael Giacchino
Éditeur : Sony Classical
Format : CD & Digital
Date de sortie : 28/06/2019

	Pas de doute, quel soit le film (parce que là, heu…), Giacchino est un grand professionnel. Ici, il étire sans grande conviction la toile de notes tissée pour le premier opus. Certes, la suite qui ouvre l’album est superbe, mais du coup le reste peine un peu à se mettre à niveau. Cela dit, même en pilote automatique, c’est toujours mieux que plein d’autres…
	Plus de temps ? D’implication ? D’enthousiasme ? Allez savoir, mais Giacchino efface un peu l’ardoise d’un Homecoming poussif, décevant car que bien en-deçà de ce qu’on pouvait attendre, en faveur d’une nouvelle toile musicale plus authentiquement ludique, sensible et dynamique quoiqu’un peu trop bourrative par moment.
	Très riche en action, le disque s’ouvre par un déferlement héroïque aussi irrésistible qu’un peu générique. Ensuite, Giacchino montre ses muscles, tout en batteries, virtuosité orchestrale… et guitares (« hommage » au Djawadi d’ Iron Man, dont le souvenir hante ici Spidey ?) au point qu’on croirait souvent entendre Brian Tyler période Marvel.
	Giacchino reprend le thème du héros du premier film et ajoute un superbe motif héroïco-menaçant pour Mysterio et un love theme (un peu fade en comparaison, mais tout de même réussi). Le score est un vrai rollercoaster, bien fun et dynamique, avec son lot d’action furibarde et de suspens bien mené. Une réussite dans l’univers terne du MCU.
	Voilà le genre de score de super-héros que j’adore, à mille lieues du truc frelaté de Zimmer pour Dark Phoenix. C’est frais, puissant, virevoltant, tel Spidey surfant entre les immeubles. La générosité musicale de Giacchino n’est pas sans évoquer celle de Benjamin Wallfisch pour Shazam! La musique donne vraiment envie de se faire une toile !
	Au menu : une suite, mais maline. Autant le dire tout net, la première écoute était plutôt déprimante tant elle semblait proche de Homecoming. Et puis écoute après écoute, notamment grâce aux nouveaux thèmes et à de puissantes pistes d’action, on retrouve le sourire. Ouf, Giacchino est toujours aussi doué.