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Philippe Sarde revient sur le devant de la scène en grand seigneur, embrassant d’un coup de manche tout un pan de musiques d’époque auxquelles il infuse son style propre, élégant, retenu, comme ciselé par les outils d’un grand sculpteur qui ne se laisse jamais limiter par la petite formation instrumentale choisie, mais au contraire la transcende.
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Avec un ensemble simplement constitué d’un violon, de deux violoncelles et d’un piano, le compositeur nous fait entrer dans l’intimité du personnage : on décèle les références à Bach, on ressent l’influence de la musique française (le quatuor de Claude Debussy, le quintette avec piano de César Franck) et c’est bel et bien du pur Sarde comme on l’aime.
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La musique contemporaine de Rodin vue à travers du verre soufflé : elle prend la couleur du souvenir flou et imprécis. Et puis il y a ces explosions lyriques ou ses abysses mélancoliques, comme chez Fauré ou Ravel, dont Sarde est plus ici le compagnon que l’imitateur. C’est dire la qualité de l’écriture et de l’émotion qui habite sa partition.
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Une belle galette qui saura vous rentrer sous la peau avec son piano et ses cordes. Sarde n’a rien perdu de son talent, même si le classicisme de l’œuvre peut parfois donner un aspect froid à l’ensemble. Et puis pouf, on passe aux accords de jazz comme ça, l’air de rien, et on se laisse prendre.
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C’est un Sarde en mode concertant que l’on retrouve autour d’un quatuor à cordes et d’un piano. La qualité d’écriture est là, mais le tout est (volontairement) austère. Il vous faudra plusieurs écoutes pour en appréhender la beauté cachée. En tout cas, ce fut le cas pour votre serviteur.
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