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Il n’y a rien de foncièrement détestable dans ce score très dans l’air du temps qui flirte avec la world music et certains canons édictés par les apôtres de RCP : les orchestrations sont fonctionnelles mais soignées, la thématique agréable. Simplement, on n’y trouve quasiment plus aucune trace de la pourtant forte personnalité musicale du compositeur…
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A force de mondialiser son style ainsi, il finira par ne plus rien rester du Roque Baños percutant qu’on a tant aimé dans un passé pas si lointain : pas désagréable, surtout d’un point de vue du folklore et des mélodies, mais la manière n’a quasiment plus rien de personnelle. Baños prend peut-être plaisir à fournir cela, nous, de moins en moins.
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« Chère maman. Je suis bien arrivé à Hollywood. Malheureusement on m’a volé mon encrier et mon carnet à idées. J’ai dû me faire au régime américain et me perd fréquemment. J’espère revenir vite. Ton petit Roque qui t’aime. PS : fais un bisou à Alex qui me manque. »
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« Mon petit Roque, je sais à quel point tu avais des rêves de partir travailler sur la terre sacrée du cinéma, mais franchement, reviens-vite à la maison. Tu nous manques. Signé : ta maman qui t’aime. PS : ton copain Alex t’attend. »
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Baños continue de s’inscrire dans le scoring hollywoodien à la mode. Il parvient pourtant à susciter l’intérêt grâce à l’aspect « investigation » de la partition, rythmée par un thème-ostinato aux cordes souvent accompagné de percussions cliquetantes. Les couleurs instrumentales et le mixage sont, de plus, soigneusement détaillés.
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Ce n’est pas encore cette fois que Baños pourra faire entendre sa véritable voix… Entre les poncifs lénifiants pour coller au sujet, un exotisme de carte postale et des tunnels d’abîmes musicaux hérités des pires heures de l’écurie Zimmer d’il y a 15-20 ans, quelle déception !
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